Sur la planche à découper
Sur la râpe où ça fait mal, ça esquiche et ça biseaute, ça épaufre et moule à gaufres ! Tare ta gueule c’est le bonheur. Moi j’en connais qui aiment ça. Plein la tronche plouf et basta !
Sur la
planche à découper j’ai vu des choses étonnantes, pas plus sanglantes que
toujours. Et ta sœur court-elle encore ?
On marche
sur la jetée. La mer aime le soleil. Des bateaux vont y rester. De jeunes
veuves pourront pleurer. Sans jamais savoir le vrai !
Sans
jamais savoir le vrai, que leurs hommes étaient des brutes ! Et que s’ils
étaient rentrés, ils seraient allés aux putes avant de les tabasser, les veuves
qui ne le seraient pas. Ca vient au fil des années. Alors vaut mieux pas être
là.
Râpe ou
planche sanguinolente, il y a des vies qu’on peut pas. Et ta sœur l’a bien
compris. D’ailleurs elle ne revient pas. Comme un simple matelot. Ce n’est pas
la mer à boire.
Il y a des
vies qu’on peut pas, alors moi les cœurs râpés sur la planche à découper, ça me
frise le scorsonère, ça me gerbe le ciboulot et j’aurais dû tuer ma mère bien
trop avant ma naissance. Le bonheur est dans le foie. Quand on boit sans avoir
mal.