N’écrasez point d’oviles
Roman et auteur ! Tous montagnes ! Dans le jas, n’écrasez point d’oviles ! Ah ! les phrases ! Qu'elles soient liées à la couleur ! En faire un de sommet de l'aisance ! La volonté de soi ! Encore !
Avec la laine des moutons, personne ne sait plus faire du papier ! laissons les paître en paix ou bouffons les aux herbes !
Roman et auteur ! Jouez ensemble la batterie des mots ! En libéral de l’accéléré. En anarchiste du retenu ! Inversement, de la couleur d’avant naît la couleur du temps ! Celle des ans passés comme des légumes à soupe ! Réfugiée dans le jas la brebis pète à sec ! Encore !
Les brebis demeurent dignes dans les grandes pâtures. Savent-elles que les cornes des mâles servaient d’ encriers ?
Roman et auteur ! Enfoncez-vous dans les ouvrages. Croquez Paris et les dieux de l'épée ! L’auteur étincelle au travers d’un faux-air compassé. Revers du désir ! Oh ! le roman vorace qui mange le lecteur, plus d’aspect, plus de trace ! Oh ! Les souliers boueux du marcheur dans l’ovile ! Encore !
Une brebis infidèle favorise les livres ! Que d’encriers en vue par le stupre assumé !
Roman et auteur ! De là vient la couleur ! Avec le temps d’avant dispersé dans le vent à venir ! L’auteur radicalise : il devient écrivain. Il sort du jas moutonnier, il rugit d’aise, houla ! Il respire l’air libre sans puanteur d’ovile ! Et le voici poète. Parole ! Parole donnée ! Et c’est cela, le don des aventures et de tendresse ! Tous montagnes ! Encore !