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orlando de rudder
orlando de rudder
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18 août 2007

Tout art est viande (2): Promenade tranquille, au bord de la rivière, après un bon repas.

Quand on mange brutal, on le ressent, le dieu ! Celui qui pousse, celui qui mousse, celui qui frousse, celui qui trousse au fond de soi !  Celui qui viande et fais la peau ! Arsouille épithéliale, qui horripile : Ego !

Après le déjeuner, repu de mets solides, je fais très bonne chère, épanouie et souriante, j’aime à me promener non loin  de la rivière ! Je croise les demoiselles, libertés vibratiles !  Et libelles vibrants aux pages créées par l’air agité par leurs ailes. Farouchement je vis par le ventre et l’esprit !

Le dieu se mêle au sang crémeux des viandes crues, celles qu’on dévore à dents pointues, celles dont on est fait, soi-même, en vrai !

L’eau ! Ce qui reflète n’inverse pas ! Sur la surface calme de la rivière lente comme en miroir ! Car l’oeil gauche reste à gauche et itou pour le droit !

Crue ? Pas toujours ! Ah ! manger de la bête cuite en un vaste incendie ! Grillade au tonnerre dru ! Carpaccio foudroyé ! Ego : je suis ma viande et celle que je réclame !

Le galop des cousins demeure stable. Les libellules, constantes brouillent le peuple des images. Je suis là !

On le ressent, le dieu, le vrai, l’incontestable ! Le stomacal, l’intestinal, le pas de bile, sinon noiraude !

Parmi les ajoncs stricts, j’avance avec mon dieu ! Le gras de mon repas me maroufle la panse. Ca sature le foie, ça remonte jusqu’aux yeux : je vos les demoiselles, libelles à qui mieux-mieux !

Il est en soi, le dieu, le grand feu dévorant ! L’âme du entre repu !  LA tendresse féroce !  Il est soi-même, le dieu qui nous mâche en-dedans !

Ventre lourd et grouillant comme le fond et la vase, là où la vie se crée, je serai le marais ! Pour me gifler l’histoire à coups de nymphéas !

Sang fécond qui irrigue ! Je suis moi-même ce dieu qu charnu piédestal, socle e la statue, matérielle, idéale ! Charnellement rigolard, je suis mélancolie qui rigole, stomacale,  autre part et là-bas !

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