Soupe aux mendiants.

J’ai toujours apprécié les fruits secs. Et l’on trouvait, tout prêts emballés, chez les grainetiers et épiciers de mon enfance, des « mendiants ». Littré en parle en citant ce qui suit :

Un jour, à la table d'un grand seigneur, les quatre fruits secs, raisins, noisettes, amandes et figues, étaient servis, un convive s'écria : voilà les mendiants à table, retrouvant dans la figue la robe grise du franciscain, dans l'amande la robe écrue du dominicain, dans la noisette la robe brune du carme, et dans le raisin la robe sombre de l'augustin ; les dominicains, les franciscains, les carmes et les augustins formaient les quatre ordres mendiants, " Journal de Lyon, 13 déc. 1873, 3e page, 1re col.

Une variante comprend : Raisins secs, amandes, noisettes, cerneaux de noix. J’aurais pu vivre tranquille sans savoir que j’allais découvrir une préparation solide, à  partir de ces éléments ! La soupe aux mendiants ! Mais ils s’agit alors d’une mendicité de luxe !

Il faut broyer sauvagement les pauvres, à la façon du libéralisme actuel, réduire les fruits secs en pâte. Puis délayer le tout dans un fort bouillon de bœuf. Faire mijoter durant une demi-heure. On y ajoute un peu de porto, et le tour est joué !

On obtient un potage épais que l’on agrémente d’un peu de piment, jalapeno, cayenne, espelette, shirasha, sambal oulek ou d’un trait de tabasco.

Délicieux, revigorant, peu monacal…

C’est plutôt pour l’hiver et les lendemains de…  veille !