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orlando de rudder
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9 mai 2007

Le vagabond neigeux

Le vagabond neigeux passait sur la route. Les  corneilles noires, brillantes, ne sont pas  moites, ni gluantes. Elles volent, elles tuent.  Le gens du cru admiraient le merveilleux coton, l’ouate du ciel. 

Le vagabond neigeux marchait tête baissée.

Voici l’heure de l’apéro : Georges buvait un whisky double. Martine cuisinait du  veau. Matthieu fouillait l’ armoire rouge. Virginie rêvait, un peu mollasse, mais belle, avec ses yeux, quoi…

On entendit un agneau bêler.

Le vagabond neigeux ne ressemblait qu’à un corps vêtu.  Eclipsé par le neige généreuse. Floué par la  lumière blessante. 

Les corneilles sont capables de rire. On le sait. Elles sont plus bêtes que le plus bête des humains.

Sur une photo quelconque, affichée dans la chambre d’Eléonore, on discerne un  ciel d’apparence mûre. Avec une texture floue. Elle a épousé un marin. Il n’est pas là.

Le vagabond neigeux revient de nulle part. Il y retourne ensuite. Mangera t-il un peu ? Quand il mange, il pense déjà que, peut-être demain, il n’aura rien du tout à se mettre sous la dent.

Au cimetière, on voit des tombes  immenses.  La nuit rend tout blafard. La mort clôt tout débat. Marchander la pénombre ? C’est l’art des  multitudes

Le vagabond neigeux marchait encore. D’autres personnes locales attendirent le soir. Elle a bonne mine, la lune. Et les ombres ?

Le vagabond neigeux claquerait du bec. C’est dans l’ordre des choses.  Il avancera, encore et toujours,  visage blafard, ongles bleus, narines rouges. Viande de la  nature qui veut tous nous  bouffer !

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