Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
22 février 2007

Redécouverte.

Je n'ai jamais consenti à l'idée reçue qui consiste à affirmer que l'étude, l'analyse détruit le poème.Tout poète est généralement philomathe et je pense qu'il en est de même pour le lecteur cherchant à aller jusqu'au bout de la saveur intense, voire à retrouver le moment, l'instant même du souffle créateur: toute grammaire et  poésie. Mais d'une autre façon.

La lexicométrie, relevé, statistique,offre un tout  autre charme, puissant. On n'y découvre point de recette,mais un parfum brut: les noms,les verbes,le adjectifs encore désordonné mais tout prêts à frémir comme un très grand vin à l'odeur d'abord  trop violente et qui devient somptueux après décantation. Tout est là comme une aube, un commencement. Quelque chose d'une âme annonçant l'esprit. Ce qui aplanit le sentier, ce qui va devenir. Un univers en vrac qu'un jardinier virtuose va transformer soudain en merveille accomplie. C'est une rencontre. Les prémisses du rythme sont encore en puissance. C'est aussi beau qu la palette d'un peintre,avec son organisation si personnelle, si révélatice. Oui, quiconque a contemplé une palette de maître ancien, toute sèche, peut comprendre ce qu'on ressent avec ces mots,presque déjà ordonnés quand on les classe par ordre de fréquence. Quand on joue avec le nombre pour évoquer le mètre. Quand tout peut arriver.Du moins, on veut le croire.Car tout est déjà là, autrement, je l'ai dit.

Dire? CA dit telement de choses la palette d'un peintre! Et pas seulement ce qui est de l'ordre du préparatif ou de l'intention. Beaucoup plus, au point que j'aurais du mal à préciser quoi: C'est trop. Et ça offre la faim d'en comprendre plus, d'en aimer davantége. De dire encorre "oui" à l'émerveillement.

L'étude des textes en tant qu'oeuvres procède de la même admiration.On ne "décortique" pas.On va plus avant, on cherche la source, ce qui est, comme la palette du peintre, non pas une oeuvre, mais presque toutes, avec le manque de l'élaboration: un sourire prometteur. Cette découverte se fait a posteriori. Ele et don de magie: nous possédons les pièces du puzzle, exactes,précises, fines,justes. Mais on ne reconstituera pas l'image.Ca "faut", comme on disait en français d'autrefois: "je faux" ... Il y a le manque et la beauté du lièvre ne donne rien de la somptuosité du civet. Cependant c'est bien lui que le peintre représente, afin de transpose, de montrer, de faire oeuvre et de donne au lièvre une inexistence en tant que pipe. Telle est l'étude littéraire bien lue. Telle est la pensée des amours clairvoyantes. Haute vertu!

Vraiment,l'étude d'un poème annonce sa redécouverte comme un joli menu fait déjà saliver en évoquant le plat du dîner qui va suivre. Mais c'est un plaisir de dessert, léger,une jouissance d'après,un repos, avant de relire, de redire, de ressentir... Et le poème revient, nous le recevons mieux comme en redécouverte d'une femme explorée par la ferveur nouvelle de gestes recommencés. Le regard devient neuf. Il nous suffit d'aimer...

L'art est gourmandise.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Je viens de faire un truc que je n'avais jamais fait. Un ami compositeur américain vient de me demander de mettre des paroles sur trois "valses" qu'on lui avait demandé de composer pour une mise ne scène de " Comme il vous plaira"... autant dire que ça n'avait aucune ou peu de raison de marcher... Il se retrouve donc avec ses trois mélodies qui conviennent autant Shakespeare que des lychees à un pingouin. J'ai mis des paroles... est ce de la poésie ? Peu importe, toujours est-il que je m'aperçois en les relisant que le résultat a fortement dépassé ma pensée. Et que je serai bien incapable de faire l'analyse d'un texte qui de toute façon et c'est normal, m'est de plus en plus étranger. La question que je me pose est de savoir si l'auteur doit être " es qualité" exclus de la reflexion sur son (même si c'est un grand mot) oeuvre"...
P
Je viens de faire un truc que je n'avais jamais fait. Un ami compositeur américain vient de me demander de mettre des paroles sur trois "valses" qu'on lui avait demandé de composer pour une mise ne scène de " Comme il vous plaira"... autant dire que ça n'avait aucune ou peu de raison de marcher... Il se retrouve donc avec ses trois mélodies qui conviennent autant Shakespeare que des lychees à un pingouin. J'ai mis des paroles... est ce de la poésie ? Peu importe, toujours est-il que je m'aperçois en les relisant que le résultat a fortement dépassé ma pensée. Et que je serai bien incapable de faire l'analyse d'un texte qui de toute façon et c'est normal, m'est de plus en plus étranger. La question que je me pose est de savoir si l'auteur doit être " es qualité" exclus de la reflexion sur son (même si c'est un grand mot) oeuvre"...
Publicité