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orlando de rudder
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21 juin 2006

Signet pour un vieux livre.

L’heure est pâle comme la pluie .C’est bientôt mercredi, car tout commence au jour échu. La nuit, c’est autre chose. Où se trouvent, maintenant, ces deux filles aux bracelets identiques, au visages un peu tristes mais altières et souriantes ? C’était ce sourire là, l’incomparable, l’exact… Celui qui correspond aux plus hautes solitudes Dans la bibliothèque, chaque livre bat son plein. Quelques mots qui débordent de reliures fatiguées s’envolent dans l’espace. C’est comme la fumée des cigarettes d’antan qui fleuraient l’Orient, l’exil, la liberté. On ne peut en user dans les bibliothèques, mais tout livre est fumeur ! Or ça ne se sait pas. Aussi les laisse t-on paisibles au rayonnages, tandis qu’à vide, inerte, quelques chercheurs de vie contemplent les merveilles. Le reflet du métal de la tringle à journaux lance une lumière hantée. Ce qui nous semble froid n’est que chaleur d’oubli. Ô, ça se réactive comme le charbon enfoui : les bracelets pareils et tous mêmes l’un que l’autre. Et leurs sourires, aux filles, aussi double qu’unique. Furent-elles blondes ? Parfois brunes? je ne le dirai pas. Chercher des cheveux d’or, date de 49. Moi je n’étais pas né. J’aimais leurs yeux ambrés. Rome montre ce regard là… Avant de naître on a dû être mort. Et c’est ce souvenir qui fait si mal aux autres. Je ne sais plus laquelle des deux filles m’a dit qu’elle adorait la pluie quand il ne fait pas froid. On ne trouve plus guère de cigarettes ovales. L’oubli n’est pas commode, il n’y a pas de méthode. J’ai pourtant bien cherché parmi tous les rayons de la bibliothèque.
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