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orlando de rudder
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28 décembre 2007

Intermède : Théâtre d’ombre. Personne, saynète.

Personnages : Ombre, miroir, montre et Personne. Personne : Je suis Personne, je sais ce que je dois faire. Je me rase k=le matin dans un miroir à bon tain. Je possède une montre, mais aussi un visage. Mon ombre m’est fidèle et j’ai del’avenir… Ce qui explique pourquoi j’aime regarder l’heure. Ma belle sœur est venue passer quelques jours chez nous. C’est elle que j’aurais dû épouser… Ma femme est trop… austère. Montre : la dernière tuera. Ombre (bâillant, au reflet) : Je suis fatiguée. Et j’ai toutes les raisons de croire que tu ne m’aimes pas. Miroir : je suis toi, tu es noir comme la suie, essuie-toi. .Visage : Je suis regret, inflexion, quelque honte bredouillée, si je m’affronte en laid. Mon mystère est squelette. Je suis ma propre guerre, la masse de mes possibles. Enfant lourd, vieil adulte. Tous ici ! Mais pas là : Miroir, tu n’as pas de cœur. Je suis farci d’un crâne. Miroir : Embrasse-moi, visage, j’aime ta bouche chaude. Personne ma jeunesse (il regardela montre), le lait se vendait en vrac. On apportait un bidon gris. C’était pareil pour le sang des abattoirs qu’on, faisait boire aux anémiques. La crémière, une femme aux beaux yeux, possédaient deux gros seins blancs.Un peu comme ceux de ma belle-sœur, mais en plus imposants. Sacré crémière ! Sacrés nichons ! Aussi deux que ses yeux, aussi blancs que son lait Elle les secouait en riant. C’était une rieuse. Elel faisait son beurre. Montre : Je brille la nuit. Il me regarde aussi. Mais beaucoup plus souvent*. Qu’il m’embrasse donc moi ! Mon cadran reflète selon certains angle. L’homme s’y voit en vrai, tandis que l’heure tourne. Cadran solaire : je n’existe plus à l’heur du chien, du loup, entre deux, c’est fini.Il est confortable de mourir chaque soir. Je regarde le solein en face. Ca fatigue. Visage : Chacun sons vis-à-vis c’est toute une leçon ! Vie à vivre, là est touts la question. Tu te regardes toi, en face, visage !Yeux à brûle pourpoint, frise trogne, frôle hure, rase tronche . Le nez ! Visage : au miroir : Que vois-tu donc sans moi ?Du néant aux petits pois ? Une salade de fruits ? Une cuisine, un faitout ? Miroir : une nature morte. Ce n’est jamais moi qui pleures. Et je n’ai pas de barbe. Tout en moi est léger, agile souple. Tu me bouges ? tu verras autrement… Personne : Oui, du sang… aux abattoirs. On les a démoli. Le te:mps passe (il regarde la montre) J’ai vieilli. Comment fait ma belle-sœur pour paraître si jeune ? il est vrai qu’elle passe des heures dans la salle de bain. Elle doit utiliser des crèmes de beauté, des laits rajeunissants… Moi, j’ai des cheveux blancs (il se regarde dans le miroir). Et le visage rougeaud, sanguin. .. du sang, oui ; on en donnait à boire aux anémiques. Non, les vampires ne venaient pas aux abattoirs, même à Londres. Je connais bien Bermondsey. C’est là qu’on abat les bêtes. Et que Dracula se réfugia. Mais les vampires ne vivent que la nuit. Les bouchers travaillent dès le matin. Ils se lèvent tôt. Les anémiques aussi. De toute façon, les vampires n’aime que le sang frais, directement puisé sur la veine jugulaire. C’est comme ma femme : elle raffole du lait encore tiède, tout juste trait du pis de la vache. Miroir : Décidement, ce Personne est stupide. Il ; me les casse… Ombre : 7 ans de malheur. Montre : je suis chronographe. La date est sur moi./ Le quantième du mois. Sept ans c’est beaucoup. Je ne les ai pas. Ni en grosses coupures, ni en mitraille : minutes, secondes, tierces, centièmes minimes… Mes degré d’angle seraient à zéro si je payais cette addition : sept ans de malheur… Une guerre, peut-être. Avec des bombes au phosphore. Ca aussi, j’en ai plus. On dansera sur les décombres. Personne : Pour le lait comme pour le sang, on se servait des mêmes bidons. Qui naurait confondu ?Aucun n’est plus beau que l’autre. Des bidons d’aluminium. C’est terne, on ne se voit pas dedans (il se regarde dans la glace) Le lait nourrit. Ses protéines passent dans le sang. Rouge et blanc, joli… Si on renverse un bidon de lait et un bidon de sang, ça ne sera pas rose ! Ombre, s’étirant : Encore ce miroir ! Il se tait le soir. La montre ? Sale temps révolver, reflet dazns lhistoire ? le fait de savoir crasseuse mémoire,mauvais souvenir Miroir : La fin de l’histoire, celle du soupir. Au miroir : on te souffle lma mort en pleine gueule. Le dernier, allez donc, qui me ternit la vitre ! Personne Autrefois, des ouvriers travaillaient dans les mines de phosphore pour fabriquer des chiffres et des aiguilles de montre. Et des têtes d’allumettes. Ou des bombes, pour la révolution. Le phosphore, c’est dangereux : les montres d’aujourd’hui ‘il regarde sa montre) sont faites autrement…. Miroir : Je ne suis que surface. Visage : enfant du silence ? Miroir : rien de tout cela. L’ombre est allongée, elle se compte, se dénombre : elel n’a pas grandi ; midi bientôt Visage : un mot m’attend quelque part. C’est peut-être un souffle. Miroir : Le mot de la fin ? Visage : Tu n’es que mensonge. Miroir : je n’ai pas de temps. Personne : a propos de phosphore ; on nous donnait à manger du poisson, lorsqu’il fallait préparer une composition scolaire. Ca rend intelligent, ça renforce la mémoire. LA poissonnière, elle aussi, possédait deux gros seins. Pas les mêmes. On dit que son mari jouait à glisser des anguilles dans son décolleté. Ces commerçants sont trop vulgaires, ils manquent de la plus élémentaire pudeur ! Le poisson est étalé sur la glace. JE crois que la boulabgère m’excitait. J’étais jeune alors (il regarde la montre)… La poissonnière me tentait aussi… que choisir ? Visage : LA belle-sœur de Personne s’en va bientôt. Montre : Demain, paraît-il. Cette femme pudique ne s’est pas dénudée pour faire sa toilette. Miroir : elle n’a d’abord pas pris de bain. Elle est sale. Elle pus. Elle n’a pas voulu se mirer en moi, dans le miroir d’un autre : Elle trouve que c’est indécent. Elel est rtrès dévote et mange du merlan le vendredi midi, ou dumaquereau, de jolis maquereaux qui miroitent dans la mer… Montre : Et qui grillent dans la poêle ! Visage : on ajoute du vin blanc. Personne : J’ai réussi tous mes examens. C’est grâce au phosphore. A vrai dire, il n’y en a pas tant que ça dans le poisson : autant manger des têtes d’allumettes. La preuve : aucun merlan ne brule si on le frotte contre une surface marron. IL fa ut veiller à ne pas trop cuire le poisson. Il est prudent de regarder la pendule de la cuisine (il regarde sa montre), sinon, ça s’effiloche. Les poissons sont des animaux à sang froids. Parler dans le désert revient au labyrinthe : ça se trouve dans l’oreille interne et ça équilibre. Visage : du vin blanc sec. Alors, cette femme ? La belle sœur ? Miroir : On m’a voilé, elle s’est lavée. Elle porte des dessous orange. En dentelle. Visage : Orange ? Miroir : c’est la mode. Montre : elle s’est lavée sans se voir ? Personne : Le haddock est un poisson fumé qu’on fait cuire dans du lait. Il est d’une couleur évoquant l’antirouille, le minium. J’aurais bien voulu niquer la crèmière. Un vendredi. Je l’aurais attaquée en traître, par derrière tandis qu’elle aurait été en train d’acheter du poisson. J’imagine : Je trousse sa juper, j’ouvre son corsage, brutalement : les boutons sautent dans les encornets.Ses seins à nu pointent dru, rougis, comme des têtes d’allumette, à cause de la glace. Elel se les écorcheaux coquilles des moules. Quelques gouttes de sang coulent ! hardii petit, Quelle coquine, cette crémière ! Ca lui plaît ! tiens, au fait : Elle ressemble à ma belle sœur. En plus dodu. Ma belle sœur s’en va demain. Dommage : elle a un beau cul. C’est-elle que j’aurais dû épouser ! J’en suis sûr, maintenant ! J’avais le choix ! Hélas, il est trop tard ! Miroir : Sans se voir ! Ombre (s’étirant) : A l’aveugle, ou bien alluma t-elle la lumière ? Visage : Et son ombre ? Miroir : elle n’est pas pudique à ce point là… Ombre : Je l’ai vue, moi. Par la lumière. Tube au néon. Reflet : Et toi, par le trou de la serrure ? Le miroir du couloir t’as surpris, voyeur. Visage : je suis pardonné ; elle n’est pas très belle. Ombre, miroir, reflet (au visage) : Il n’y a que l’intention qui compte : tu es donc coupable ! Pas moi, pas moi ! Personne : Pareillement, j’eusse aimé m’envoyer la poissonnière. La sauter comme on rissole une sole meunière. A plat, dans la farine. Visage : Pas moi, l’être à ma face ! L’intérieur, mon labyrinthe intime. Le désir de celui qui a face de moi. Ombre : L’intention est tienne. Ca se voit sur toi. Ton expression… Miroir : C’est complètement idiot ! La femme du Personne, vous voyez ? Ombre et visage : Oui. Visage : Elles sont jumelles, Elles se ressemblent comme si l’une se mirait en moi ! Ca ne sert à rien de regarder l’une plutôt que l’autre ! Ombre : N’empêche que l’intention… Visage : Je vous ai bien eux, car je porte un masque ! Ce n’est pas moi (il l’ôte, il est évidement pareil sous son masque). Propriétaire : Dans la farine, oui, comme une neige impalpable… Blanche comme ses seins… Ombre, miroir, masque, Visage : Ce sont bien là des fantaisies de Personne. Rideau !
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Commentaires
P
voilà donc un texte qui me rappelle la folie de "la moustache" de Carrere, tout y est dépeint des objets qui sont coeurs au moi qui se dépersonnalise, avec le brouhaha de la chair qui rythme la mémoire. Subtil, puissant, évocateur et invocateur.
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