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orlando de rudder
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22 novembre 2007

Margaret et les poètes

Margaret avait aimé quelques jeunes poètes. Par douzaine comme les huîtres ou les côtes premières d’agneau grillées. Alors, elle avait grossi. Malheureusement, son embonpoint la rendait encore plus avenante : même les vieux poètes, les durs-à-cuire, à mariner, à braiser se sentaient attirés par Margaret. Chair succulente, le vieux poète ! Car ces gens boivent comme des trous ! La viande s’imprègne de vinasse grasse et le fumet... ô miam et miam ! De toute façon, Margaret n’eut bientôt plus le choix ! Plus le choix ? . Mais pourquoi ? Ah ! Quel malheur, pour sûr ! La guerre, la guerre, la guerre ! Piège à poètes ! A jeunes poètes ! La dodue Margaret agita son mouchoir sur le quai de la gare puis se fit câliner par de vieux croûtons tristes et déclamant des vers datant de l’autre guerre si ce n’est pas avant. L’un de ces vieux poètes, confortable et tranquille proposait un confort de limousine anglaise. Son corps de cuir patiné, ses manières à l’ancienne montraient à l’évidence qu’il n’était point dragster. Alors, ce mardi là, car c’était un mardi…. Oui, ce mardi joli, tralala, tralalère, il emmena Margaret dans la maison hantée ! Le fantôme, un courtois, sortit d’une grande chambre et prépara le thé. Il y eut de l’Assam, des sconses et l’amour fut détaillé en vrai. Egalement partagé, pas de jaloux, un point c’est tout ! Au loin on pouvait voir des oiseaux sommeiller sur la digue et des chevaux en marche, on sait trop vers où c’est ! Parfois un cheval niais lapait de l’eau de mer. Ce fut une guerre de qualité médiocre : on tua sans excès, comme avec retenue. Pendant la mort des hommes, les femmes se débrouillèrent, devinrent jeunes poétesses et on n’en parla plus. Margaret et son vieux vécurent en bonheur flou tandis que le fantôme les remariait tous les mardis, car il n’était autre qu’un pasteur assassiné par un malfrat quelconque pour une histoire sordide de putain impayée. Voilà toute l’histoire. Mais moi, la nostalgie, je préfère les saucisses. Celles qui résistent d’abord sous la dent, avant de s’exploser à contre-palais et fondre. Même les jeunes poètes, les huîtres et côtelettes ne font pas cet effet. Donc, alors, je m’en fous !
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