21 novembre 2007
J’ai planté du jasmin.
Pour devenir moins sourd, j’ai planté du jasmin. On me l’avait bien dit : ça marche à tous les coups ! Mais ça soûle, le soir, quand le soleil darde ses rayons moutarde : Densité purulente !
Ce jasmin s’est tordu. Je l’ai monté en graine comme une laitue patraque. Puis j’en ai fait des arbres car je m’y prends virtuose. On le dirait fabriqué tout à rebrousse-poil. Le vent l’a voulu. J’entends. C’est mirifique. J’entends ce que je dis. Parfois, ça vaut le coup. Même mes mots d’amour.
Allons notre chemin : L’amour ça coûte cher. Et puis il faut avoir des complices pour ça. Moi, ce serait une femme pour y croire. Autrement c’est du vent. Suivons une étoile. C’est tout aussi jaune.
Le ciel en vraie machine, dès la nuit avancée. Chaque étoile devient un bouton. En appuyant dessus, la lumière gicle à flot. Galaxie-comédon, je ne mange pas de ça.
Et j’entends le silence grâce au jasmin planté. Si j’étais moins fiérot, j’écrirais une lettre à une femme aimée. Mais ici, c’est l’absence : il n’y en a aucune. Elles préfèrent les choux gras et le linge essoré.
Je mangerai dans la nuit, sous la lune et non loin du jasmin. Oui, j’en ai fait des arbres par malice potagère. Je mangerai des poireaux et de la bonne salade. Et j’entendrai alors mes mâchoires en action. C’est une compagnie raisonnable et sereine.
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