Rendez-nous le Liban !
Les cèdres du Liban sont déjà des crayons. A la mine sanguine, à la mine de plomb. A la mine minée. Et au bois de potence. Qu’ont-ils fait de ce frère, ce Liban bien-aimé ? Qu’ont-ils tué en nous avec tant d’arrogance ?
D’étranges cohortes salissent le flancs des montagnes douces. De machines circulent. Mais la terre est féconde. Le Liban sacrifié resplendit sous les bombes : ils n’auront pas sa peau. Que le Cèdre foudroyé renaisse de ses cendres ! Ils veulent tuer le Liban, le pays de poètes !
Ils sont sales et méchants, industriels et veules. Ils veulent tuer le Liban aux arbres majestueux ! Y inventeront-ils un nouveau pays sale ? Et si les enfants meurent, chanteront-ils toujours, comme à leur habitude... comme à leur habitude !
Rendez-nous le Liban, les montagnes rêveuses et les filles qui chantent sous le vent qui s’en fout ! Rendez-nous le Liban, le pays au cœur lourd. Qu’on vendange les larmes pour en faire un vin doux ! Rendez-nous le Liban : le collines y parlent et racontent des histoires du début de tout temps !
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