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orlando de rudder
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21 août 2006

Ode à pieds.

Vagues larmes lointaines au milieu des bruyères… J’avançai, moi, le serviteur de mes pieds que je suivais ainsi. Pas moyen de pleurer, la tristesse fut trop dense, alors, autant vaquer, là, devant, pas à pas.. Car je suis seul au monde, il faut donc continuer. Par hasard, j’ai vécu, malgré l’ombre qui me porte. Rien ne serait plus vrai que de partir un jour. Avec des chaussures faites d’un cuir très fort qui ferait mal aux pieds… J’aurais marché quand même et acheté du riz… Du volapük sous l’œil : mon ombre marche aussi, gesticulante compagne que le soleil dépeint. Mais je suis seul au monde, il faut donc continuer. Des trios de femmes s’amusaient à regarder passer un drôle d’oiseau. Un avion inconnu. On ne sait pas pourquoi. C’était un jour de fête : elles se trouvaient toutes là. Tout près de la rivière il y avait un serpent. J’ai trempé mes deux pieds aux chaleurs importunes. Mais je suis seul au monde, il faut donc continuer. Le grand Œil reluit dru , la chaleur crapoteuse me fait pleuvoir le front et ça me goutte aux cils à la brûle-mirette. Mais je suis seul au monde, il faut donc continuer. Jaune pâle, la bière ! De l’or quand on transpire. Insouciance de boire en quittant le terroir, quitter l’Oise pour l’Aisne, saison déraisonnable en suivant le cours d’eau tandis qu’il va faire soif. Regimbances : mare de tant marcher… Mais je suis seul au monde, il faut donc continuer. Le riz dans deux chaussettes remplies à boudinage. Et de l’eau par dessus, et hop, dans les chaussures. Et voici qu’en gonflant le riz assouplira ces carnes de godasses, le les conformera. Et moi, je n’aurai plus mal… A part le cœur, ça va de soi, plus variqué que tous les pieds, plus ampoulé que tous les cœurs et perclus d’Oliphants tarabustant Roland à chaque pas de plus. Mais je suis seul au monde, il faut donc continuer. Non, je n’aurai plus mal ! Telle est ma décision ! Je marcherai encore : vieux pieds pour chaussures neuves… Et vieux cœur pour vieille vie. Mais je suis seul au monde, il faut donc continuer.
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Commentaires
D
Heureux de te lire à nouveau, car je n'avais plus de tes nouvelles. Je croyais même que tu avais effacé ton blog. A bientôt.
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