21 juillet 2006
Lecture d’un livre ancien.
Mes yeux se fixent au livre. Je sens le contact fort du caractère sur la page. Le garamond s’est plaqué là. Matière. Je regarde en silence. J’envisage. Métal. Le regard boit les mots. L’encre semble s’évaporer, s’enfoncer dans l’iris, y chercher quelque chose : Ma raison, mon amour ?
Lire.
Le papier porte encore quelques traces de paille. Il est gonflé. Chiffon. Le numéro de page est ferme comme une date. Rendez-vous.
Je respire.
Je respire lentement, les yeux bus. Aimantés. Le livre s’ouvre et s’étale. Et l’on comprend pourquoi la libellule porte son nom. Tout vibre.
Envol.
Voici le silence ! Quelque chose danse. Les mots en disent plus qu’ils en montrent . Quelque chose danse. Le sens ? Les sens ? Tout esprit est cœur pur.
Oui.
La grammaire s’envole, elle parfume l’air : c’est une brise, un muguet, un moment. Je n’ai rien à me dire ; Je lis. Je me raconte quand même, dans ce silence grave, ce qui galope à ma vue. Ce qui s’enchevêtre. Ce qui me nourrit. Ce qui m’ allaite.
Parcours.
Innocence du lecteur : Instants. Mon cœur bat avec douceur. Je suis là, infiniment présent. La musique silencieuse envahit mon espace. L’intérieur. Quelque chose d’un poème double ma propre peau. Me relie en dedans. Page de garde. Je suis là, comme un papier sans traces.
Vivace.
Le livre s’écrit en moi, s’imprime. Et je suis édité par une encre invisible.
Sympathique.
Mes yeux se fixent au livre. Je sens le contact fort du caractère sur la page. Le garamond s’est plaqué là. Matière. Je regarde en silence. J’envisage. Métal. Le regard boit les mots. L’encre semble s’évaporer, s’enfoncer dans l’iris, y chercher quelque chose : Ma raison, mon amour ?
Lire.
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