29 juin 2006
J’ai rencontré mes yeux. Et toi… Et toi?
Tiens voilà mes yeux ! C’est un miroir de brume ! On aura tout vu ! L’humidité produit un miroir un peu dense. Ouais, de la glace molle ; Moelleuse comme les plumes de l’eider abattu. Sorbet cristallin, épaisseur de nuée.
On pourrait boire, vois-tu un quelconque alcool fort, ça ferait frissonner. Mais il ne fait pas froid…
Je sais, tu ne veux pas reconnaître mes torts ! Tu aimes tant que j’aie raison. Ca te donne des façons de plume ensanglantée ! Légère, ô, légère : Je ne vois que toi !
Se contempler les yeux, c’est dénouer un nombril. Ce n’est guère le fait de quiconque s’ennuie au point de désirer l’ivresse ! Mais dénouer un nombril, le sien ou bien l’autre de l’autre fait sortir de soi Surtout le sien. Parce qu’on voit, dans son ventre tout ce qui vient d’ailleurs…
Même toi. Mes yeux dans ton nombril ? Ca me donne de belles envies. Non, pas de vrais désirs, j’en ai d’autres, plus âpres. Juste des envies, comme les fraises en décembre des anciennes femmes enceintes…
On pourrait boire aussi des herbes affolantes que Médée a cueillies, en marchant les pieds nus sou la lune pâlissante…
Non, non : pas d’arc-en-ciel : ça n’use pas les yeux comme les voir en eux-même, entre quatre, et reflets. On trouve des nombrils durs qu’on croque sans audace. Mai l’œil se lave lui-même, dans savon, ni lavande.
Ca fait sexe, si on veut. Mais avec plus de chair. Une viande nuageuse comme la plume de l’eider qu’un fusil a couché. Peut-être comme sa viande ! Il s’agit d’un canard ! Je ne me trompe pas ?
ET pourquoi ne pas boire une liqueur hardie, faite d’herbes et d’insectes ou encore de serpents ? Ce sont des yeux bizarres : il faudrait les goûter.
Si tu veux avoir tort, encore et toujours tort, tu n’auras qu’à m’aimer. Moi, ça ne me gêne pas. Il paraît que c’est doux. Tu as de jolis seins. Ils sont deux, comme des yeux !
On pourrait boire du vin, avec un gâteau blanc, comme le blanc d’un œuf, celui d’un œil aussi… Ou alors une bière brune, épaisse et voluptueuse, à la densité forte d’un verre de choroïde…
En rencontrant mes yeux, j’eus l’impression étrange que l’on nomme : « déjà vu »… Elle existe depuis les vieux temps sans miroir. Ce n’était pas parce que j’avais pu, en me rasant la hure, contempler leur reflet ! Ils se fussent trouvés inversé, ça n’est pas du jeu.. Le déjà vu, c’est comme jadis, un souvenir peu clair. Comme le miroir de brume ? De la glace molle.
Joli matin, ma chère, je me sens gai, prêt à tout voir. Avec l’humeur vitrée comme une cathédrale ! Flanque tes yeux dans les miens : c’est une façon de faire !
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