18 mai 2006
Mon cœur, ce vieux boxeur.
Mon cœur, ce vieux boxeur, cogne encore en dedans. Il s’acharne, il frappe, il bugne, et tout me morfle. Il ne raccrochera pas les gants, d’ailleurs, il boxe à cru.
Mon cœur, ce vieux boxeur prend mes côtes pour un ring. Je n’ai pas d’adversaire pour le frapper en face. Il frappe contre son ombre et cela me fait mal. Il a fallu que j’aime. Alors, c’est tape-dur qui continue d’y croire.
Mon cœur, ce vieux boxeur monte sa garde, mais tant pis.. Même contre une ombre le K.O peut venir. C’est aussi contre moi qu’il s’acharne en têtu. Mon cœur en déraison ignore ma douleur. L’amour me fut brutal comme un direct au foie !
Mon cœur, ce vieux boxeur, a les yeux au beurre noir : le deuil ne va qu’aux reines et le collodion pue.
Une oreille en chou-fleur n’entend plus les soupirs. L’amour vainqueur s’en fout; il me faut demeurer. Et ça cogne en dedans.
Mon cœur, ce vieux boxeur, voudrait briser sa cage. C’est un battant de cloche qui se moque de moi. Je résonne et je vibre, je me fêle et j’encaisse. N’enfermez pas d’oiseau au creux d’un punching-ball !
Mon cœur, ce vieux boxeur en a pris plein la gueule. On voit quelques vieux hommes tout perclus de bugnage. D’anciens champions du monde qui yoyotent en tremblant. Déformés et gâteux ils tiennent encore le coup. Et c’est la conséquence d’une vie à gros poings. Et le « combat de trop »compléta le dommage.
Mon cœur, ce vieux boxeur, ne s’est battu qu’ainsi ! Cyclope au poing unique il a tabassé dur. Mais chacun de ces matchs fut superfétatoire. Il les a tout perdus, pour l’honneur et sans gloire. Voici pourquoi j’aimais ; pourquoi je n’aime plus.
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