3 février 2006
L'AAAAAmououououououououore
Vu une série de ... définitions? de l'amour sur un blog euh... harmonieux. Suite de clichés infâme, enfilage de lieux communs et, toujours la même maladresse! LA prétention aussi... CA donne ce genre de platitudes:
L’amour est un sentiment, une approche forte et certaine ;
la magnificence d’un ressenti, d’une admiration, d’une reconnaissance
Il est conviction et non illusion.
Il écarte l’imaginaire pour cheminer vers la Vérité.
Il peut se manifester par un échange : échange de paroles, permutation d’idées,
d’émotions, partage de réalisations concrètes ou de combats.
Non! Ce n'est pas un texte généré automatiquement sur charabia.net (ou alors, je me suis fait avoir)! Non ce n'est pas écrit par GMC!!!! Oui: on sent le poétisme mensonger, le ma,nque de sincérité, la prétention! Oui, y a du Saint Paul au petit panard et e la "performance affective du "mas-tu-vucomme-j'aime"!!!!
A se tordre... Mais bon, je ne puis pas citer tous les poétomanes des blogs. Bref, du cucul. Comme d'hab! De l'incapacité à aimer. Et à se taire. Ce genre de texte représente le vrai blasphème, l'insulte à l'amour. Non pas parce qu'il est mal écrit... Mais par son but même: affirmation de soi, complaisance, autosatisfaction!!!!
LEs écueils de la poésie, ce qui la condamne à la platitude, sont bien évidemment la prétention, comme le lyrisme gnangnan: un coeur faut que sa comme, un poème est un alcool fort, les bons sentiments sont gluants et visqueux, l'émotion n'est pas l'émotivité, le sentiment n'est pas la sentimentalité.
Et, tarte à la crème, la forme.... Si on est ému et qu'on dit "il fait beau", tout va bien. Mais ce n'est pas un poème. La forme, c'est révéler une certaine épaisseur des choses. Autrefois,à la fois par nécéssité de mémoire, pour conserver "les mots de la tribu",,la scansion, puis le vers permettaient de retenir, et de créer une "parole de cérémonie", une parole créée autant que créatrice, fondatrice. PAr l'incipit, le ton,la circonstance, ln savait que ce qui allait être dit, ce qui était dit ne faisait plus partie de la communication courante. Et que la forme, la façon de dire, la vêture des mots portaientun sens aussi... Un sens vital.
Aujourd'hui, jamais on n' a entendu autant de vers. Stricts, répondant aux règles classiques (inventées après coup en étudiant les poèmes "réussis": les régles sont une méthode!) et en s'adaptant au phrasé actuel. Le vers est partout, avec la musique d'ambiance. LA chansonnette nous en sature.
LA vraie poésie est ailleurs et demande d'autres formes.MAis toujours rythmées, scandées...Qu'on le berce ou qu'on le secoue, un poème est énergie. Ca requinque les batteries. Sinon, c'est du tout mou pâteux. Il suffit d'y penser.
Puis de DEVENIR spontané!!!! Eh oui, la spontanéité, ça s'apprend!!! Le saviez-vous?
LA vie nous a infligé des codes, des habitudes, des réflexes conditionnés. Il faut s'en défaire, retrouver ou trouver la spontanéité, ce qui vient vraiment de soi, "dépouiller le vieil homme"... L'art c'est l'art, diraient nos amusants truismeurs et truismeuses... Et disons que c'est un peu comme le piano: le virtuose, le sensible (je vois l'image de Vladimir Horowitz en ce moment, autant que celle de ma mère, pestant contre ses doigts quand elle n'y arrivait pas au bout d'heures et d'heures de travail pianistiques) travaille un phrasé durant des années. Puis il trouve, il faît renaître la musique sous ses doigts, il se l'incorpore,l'approprie, il la donne et la prend. LA musique coule de source et va de soi, tout à coup, miraculeuse... évidente, spontanée... C'est au bout d'une longue patience. D'une purification, d'uhe décantation, d'une réflexion, d'une prise de tête, de doigts et de coeur...
C'est nécessaire à tous les arts. Mais l'on peut aussi s'asseoir en lotus (ou en chou-fleur au gratin: c'est tout aussi confortable et ça rend moins nunuche) devant le Fuji-Yama durant dix ans, le contempler, puis une fois qu'on l'a incorporer, on prend un pinceau et on le dessine en dix secondes... C'est encore l'invention de la spontanéïté, sauf que le Fujo Yama en a sérieusement marre qu'on le fasse chier comme ça. Un jour, il va se réveiller et son éruption engolutira les contemplateurs à la con. Et elurs dessins de merde vachement épuré.L'est pas zen, le Fuji! L'en a ras le cratère! Ca va bouillir, vingt dieux!
IL faut fuir les bons sentiments, les performances affectives et les mots à la con.Les cieux furent plus beau que le ciel. Aujourd'hui c'est l'inverse. Ca changera demain et nous célébrerons quelque virtù à nulle autre pareille.
La sincérité? On s'en fou. Bush est sincère. Un beau mensonge vaut mieux qu'une vérité plate et Gertrude, la femme aimée, est, forcément, la plus belle des femmes. Si on le croit vraiment, il est possible qu'on le dise. Mal...
Gertrude n'en demande pas tant!!!! D'ailleurs, elle préfère le cousin Pierre, alors, c'est tout vu.
L'amour est trop souvent le sujet. On a besoin de se montrer aimant... Et cette autoojustification donne généralement du cucucl-la-prâline réjouissant pour l'esthète qui contemple ce glucose de haut avec ce très distingué frémissement palpébral, hautain et dédaigneux, de celui qu'on a pris pour un con et qui ne marche pas...
L'amour est enfant de Bohême.Il pose parfois problème, c'est un Tchèque importun!
LA technique poétique a du bon: on s'amuse, on hésite, on s'arrache les cheveux.On prend u peu d'habileté. Et, comme notre ami,vous savez, le poétomane vulgos, on peut écrire assez vite des dizaines et des dizaines de poèmes... Seulement, on les jette. C'est de l'entraînement.On conserve parfois un ou deux morceaux de phrase pour les travailler mieux. MAis on se garde de conserver des premiers jets!!!! Bien sûr, il existe aussi des épiphanies: le premier jet apparaît parfois dans une nudité parfaite. alors on n'y change rien. MAis c'est rare. Aussi voit-on que "l'écriture automatique", comme les "cadavres exquis" sont plus subtils et envoûtants lorsqu'ils viennent de Soupault et de Breton, ("entraînés à la spontanéité", comme le furent Lemaire des Belges, Théophile, Saint-Amand, Musset, Hugo, Sand ) et tant d'autres, que de tout un chacun.
Et c'et un tel plaisir de creusr la phrase, de la pétrir, de rechercher la justesse, même si, des fois, on a envie de tout foutre en l'air!!!! On devient gourmet du labeur, friand de recherche! Atention au "chef d'oeuvre inconnu", cet écueil que Balzac a si bien raconté, quand trop de besogne nuit... Le trvail s'arrête et l'o n'accouche pas. Point de salut, de délivrance!
Pour ce qui est du roman, Stefan Zweig disait qu'il écrivait six cents pages pour en garder moins de deux cents. Pour un poème, on ne compte plus les feuilles de papier rageusement déchirées et jetées avec une brutalité odieuse accompagnés de jurons d'une grossièreté tellurique dans la corbeille parce que "c'est pas ça"... Exigence est un petit nom de l'amour...
Ou alors, c'est la démarche "fuji Yama" évoquée ci-dessus... ell e demande cogitation (beaucoup) méditation (pas trop: ça finit par rancir) contemplation (sérendipité;, épiphanies) et l'on peut préférer l'action: écrire en écrivant.;C'est à peu près le sens étymologique du mot "poésie", pioesis ou "action de faire" et Rimbaud nous rappelle, ô révotles logiques, que la,poésie est "au devant de l'action"... Alors, quand on lit ça:
L’Amour peut être Amitié, complicité ou jardin secret.
Ce jardin secret est si doux lorsqu’il est visité à deux,
mais si douloureux si refusé par l’autre.
Eh bien, on devrait pleurer! Enfin, parchance, ces platitudes nous font rire! On se tape sur les cuisses! Au poétomanes lyriques se surajoutent les enrhumés du coeur, les pathétiques andouilles reniflant de molles pâmoisons et se sentent si bon d'éprouver ces choses-là, si subtiles, ineffables, tagaga pouèt' pouèt, mwajchswizunpowètt! ! Compromis? Con dû! Soyons hilares! un coeur faut que ça cogne!
Et pourtant, il y a bien des merveilles à découvrir sur les blogs!
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