Ernest Coeurderoy

Il est bon de rappeler qu'il n'y a guère, pas plus, queques-uns se souciaient de cracher dans le potage et que quelque mendiant avisé attendait qu'un bourgeois ou qu'un ouvrier ui donne un franc pour les lui jeter à la gueule. Après quoi, peste, il suivait le donateur, lui cassait la gueule, lui beurrait les gencives à grands coups de tatanes et lui volait un franc, pas plus. Nul, s'il n'a été pauvre ne peut comprendre ça... Il est bon, aujourd'hui, de rappeler l'ambiguïté fondamentale de l'être qui ne se veut plus animal parce qu'il n'est pas bête!!! Lisons donc Ernest Coeurderoy!!! Et son beau livre insupportable, Corrida (1853). Rimbaud avait deux ans. Grandissons; devenons Espagnols d'une déroute de l'armée en bouffant des tapas: Qu’un homme pose en tribun dans l’enceinte d’une assemblée ; cela se voit tous les jours, c’est original mais parlementaire. Qu’on s’inscrive pour l’émancipation du sexe faible, c’est galant et bien porté (...) et Dieu merci ! il est encore de fort jolies femmes qui savent être reconnaissantes. Qu’on s’intéresse au sort des enfants, l’on peut invoquer le témoignage de Saint Vincent de Paul qui les recueillit(...) Admirons l'ironie sur "les femmes qui savent être reconnaissantes"!!!!! Eh oui, c'était DEJA une provoc. MAis voici, après l'égratignage des philogynes, une bonne gifle aux amis des animaux: Mais que l’on fasse appel à la sentimentalité des hommes en faveur des bêtes les plus grosses et les plus sauvages, qu’on ait de la sympathie pour les souffrances d’un taureau ; il faut être, pour cela, dépourvu de bon sens... Ca vous a bien déplu, les bien pensant qui pensent aux bêtes? Eh bien, voici la suite, et c'est aussi une bonne claque à vos pensées planplan-cucul et à vos béatitudes complaisantes: Je sympathise avec le taureau ; c’est bête, mais c’est juste. Je revendique pour lui parce qu’il ne parle pas notre langue, parce que nous pouvons prétendre que nous ne comprenons pas ses mugissements de douleur. Hé oui, beaucoup ne comprendront pas. C'est bien fait pour eux. C'est bien fait pour ça. Il y a de l'amour là-dessous. Du mastoc qui colle aux dents. Comem un caramel mou. MAis qui vient à remplir l'évasement subtil d'une carie profonde. Alors, voilà pourquoi, en ces siècles bouffons, certains hurlaient d'horreur comme on crève de bonheur! Après avoir philosophé à coups de marteau, on écrit avec un karcher!!! Faites-voux très mal, si vous aimez-ça. Et bien plus au contraire! Rrose Sélavy l'a toujours ignoré: Il n'y a pas d'entrecôte végétarienne!(mais les boeufs le sont!!!) Au pays des groins, les mufles seront rois! ( le contraire est aussi à envisager)