1 octobre 2005
Catherine Pozzi
Je suis athée comme une tasse. Et libre comme un penseur.Et pourtant, quand je tombe sutr une prière superbe, je fonds! J4ai ainsi dévoré celles de saint Thomas d'Aquin, de sainte Thérèse d'Avila.
Voici une prière plus récente qu'on trouva après la mort de Catherine Pozzi, poétesse qu'il faut lire, qui fut l'amie de Paul Valéry, l'épouse d'Edouard Bourdet, la mère de Claude Bourdet (qui révéla dès 1950 que la torture en Algérie -et c'était en temps de "paix"- n'était pas une histoire de 'bavures", mais un système délibéré que l'armée a fait perdurer durant les "événements").
CAtherine Pozzi, grande Dame à la parole (un poème est parole, une prière aussi) superbe reste dans mon coeur. Voici donc:
Ave
Très haut amour il ne se peut que je meure
Sans savoir d’où je vous possédais
En quel soleil était votre demeure
En quel passé, en quel temps, en quelle heure
Je vous aimais
Très haut amour qui passez la mémoire
Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour
En quel destin vous traciez mon histoire
En quel soleil se voyait votre gloire
O mon séjour.
Quand je serai pour moi-même perdue
Et divisée à l’abîme infini
Infiniment quand je serai rompue
Quand le présent dont je suis revêtu
Aura trahi.
Par l’univers en mille corps brisée
De mille instants vous rassemblez encore
De cendre aux cieux jusqu’au néant vannée
Vous referez pour une étrange année
Un seul trésor.
Vous referez mon corps et mon ouvrage
De mille corps emportés par le jour
Vivre unité sans nom et sans visage
Cœur de l’esprit, ô centre du mirage
Très haut amour.
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