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orlando de rudder
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2 février 2010

le nom est-il un adjectif? 4

Alors voilà: Dans les grammaires anciennes, les catégories de mots se classaient selon leur flexibilité, leur possibilité d'avoir un genre et un nombre.L'adjectif, en ce sens était pareil au nom. Ce qui n'est pas le cas en anglais, l'adjectif ne prenant pas la marque du pluriel ni du féminin ou du masculin, etc. La grammaire traditionnelle parlait encore de nom substantif, distingué du nom adjectif. Mais les sens ont bien changé: le nom, aujourd'hui, est un mot désignant quelque chose. (Et, pour la grammaire distributive, il s'agit de "Tout morphème qui peut être précédé d'un morphème appartenant à la classe des déterminants, pour former avec lui un syntagme nominal, constituant immédiat de la phrase de base" Pour les générativistes, c'est encore plus simple: " Tout morphème susceptible d'être inséré à la place d'un symbole postiche H, dominé par le symbole catégoriel N").  Et non pas seulementune catégorie grammaticale qui varie en genre, nombre et peut être fléchi (la flexion existe encore pour certains pronoms, forme tonique et atone: lui, le, etc)... c'est à dire que le sens même de la grammaire a changé. Du moins dans ses catégories. C'est aussi qu'il a fallu s'éloigner du modèle grec et latin pour trouver une grammaire générale pouvant s'appliquer à toute langue. Ce qui a eu l'avantage de remettre en question bein des idées reçues en horripilant des parents d'élèves qui, enfin, ne comprenaient plus rien à ce qu'on enseignait  à leurs enfants: la distance est précieuse. Et ces braves parents se sotn retrouvés d&ns la situation de ceux du tout début de l'école obligatoire, face à des mots bizarres comme "épithète" ou "subordonnée relative"... Il est toujours bon que les parents pédalent dans la choucroute: ça leur permet aussi de se remettre en question d'une autre façon qu'affective gnangnan avec quérulence poisseuse!  Bien entendu, un autre avantage est le vertige que tout ceci a procuré aux instituteurs encroûtés dans le trantran habituel! Et l'on peut encore dire que:

La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes.

Michel Eyquem de Montaigne, Essais, II, 12.

Cette mutation du sens pose le problème de l'évaluation d'un changement de mentalité! Car la grammaire est un élément de notre présence au monde. Ne serait-ce que pour le plaisir glauque de corriger l'autre et de vilipender "ceux qui parlent mal" d'une façon bien classiste et bourgeoise, façon Vaugelas. Le purisme est guerre contre les humbles: rien de plus. Un peu comme l'idée de "malbouffe": distinction, discrimination,ostracisme... idéologie!

cibtinuons donc avec "M. Grammaire": Donat. Lequel, dans son  Ars Minor  (hé oui, la grammaire, comme lachanson selon Gainsbourg, et moi aussi, est un art mineur) écrit, au IVe.s, distingue les catégories de mots suivantes (au fait, le nom s'opposait à la réalité, pour certains grammairiens!  "bon à penser", n'est-ce pas? ):  Le nom (nomen) , le pronom (pronomen) , le verbe (uerbum) , le participe (participium) , l'adverbe (aduerbium) ,la conjonction (coniunctio) ,la préposition (praepositio) , l'interjection (interiectio)

L'adiectiuum n'est encore  qu'une subdivision du nom, et l'articulus un cas particulier d'un pronom (hic, haec, hoc employé à côté d'un nom). Et, tiens donc, voici qu'apparaît l'"interjection! Le cas des "pronoms-adjectifs" (en, y) n'est pas encore pertinent . Bien sur le participe substantivé rejoint la catégorie du nom, comme le déverbal...

On ne fait pas l'économie de l'histoire!

(à suivre)

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Commentaires
T
Salut Orlando,<br /> Je viens juste de découvrir ton blog. Il est passionnant et riche. Je m'en donne à coeur joie. On y rit et on y pleure; on s'y cultive aussi. Je suis en train de lire "Le comte de Permission": c'est un vrai bonheur de lecture et un vrai voyage dans le temps. Le verbe y est flamboyant et riche la langue. C'est un vrai petit bijou de langue française. Je reprends ma lecture pour le fin mot de l'histoire.<br /> A bientôt
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