Sans elle

… mais sans elle, c’est certain, il serait perdu tout entier. Et quand je dis « entier », je ne mâche pas mes mots ! Pourtant je ne suis pas grossier comme lui !
D’ailleurs je n’aime guère cet endroit curieux où il vit comme un rien. C’est trop étrange ou trop banal. Si vous y allez, faites vite car il faut revenir et les nuits sont frisquettes. A votre place je m’abstiendrais.

Elle l’oriente tout de go. Soulevant avec lui ce qu’il retient du jour. Ou pas. Les petits riens de la vie. Ou d’avant. De ce qu’avant nus apporte chaque jour : du présent déguisé en passé, du revécu recuit devenant prémonitoire parce que tout recommence ici et maintenant à chaque fois qu’on en change. Surtout de maintenant.

Il ne l’écoute pas toujours. Il a tort. Il est déraisonnable. Elle fait ce qu’elle peut pour le convaincre. C’est lourd d’être une autre. Surtout pour reconstruire. Le poids des choses sinistres est au moins minéral, gras, sac poubelle, lourd, saucissonné, marguerite, astringent, prégnant, réchauffé, chose, retors, vert et catleya. Tout ça ? Oui !

N’empêche que, sans elle…

Comments

[amel]

De tout beauté. Nourrie de toute voix et serrant le sens par la richesse de son propre écho vocal. Quelle chance de m'être réveillée en pleine nuit.