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orlando de rudder
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22 juin 2006

En attendant la pluie…

Et, ce matin, la brume est ivre .Je la vois vaciller. Le ciel est blanc, ça brille trop. Chaque couleur engueule le jour à tout berzingue. On a déjà vu ça. C’est pourtant assez beau. Tiens, je m’en irais bien au bord de la rivière. L’humidité légère donne un peu de fraîcheur. Quoi que je veuille dire, j’aimerais autre chose. Non pas qu’à mal escient je veuille resplendir. Mais un arc de géant me permettrait, youpi, de crever les nuages pour qu’il pleuve plus vite. Après j’irais là-bas, au supermarché plein, m’acheter du bon vin et beaucoup de saucisses. Du champagne, pourquoi pas ? La pluie viendra toute seule. Voici même des nuages qui circulent en perles. On croirait que le ciel chuchote son rosaire. Mais le vent, impérieux me raconte autre chose. On dit qu’il va pleuvoir : on a toujours raison .C’est bien souvent qu’il pleut, par ici. Parole ! Oui pourquoi faire pleuvoir alors que ça arrive ? N’est-ce pas aussi vrai que pour toute autre action ? Non, je ne le crois pas. Les illusions tenaces se montrent opératoires : je me trompe tout le temps et , malgré ça, je vis.
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Commentaires
Z
Il pleut à l’intérieur ; fait trop jour au dehors ; le conflit des couleurs nous garde de faire un tour à l’extérieur, il fait matin au dehors et crépuscule au dedans, au seuil de la lumière qui dévore, on préfère les ténèbres du dedans, les noirs révoltés d’un Caravage laissent encore percer une lumière en résistance : un matin sur les décombres d’un monde exilé par Dieu, la lumière est ivre de pénombre, là où il faut célébrer les couleurs on se tord de douleur, ranimer les moribondes… attendre un siècle ou deux qu’un Soutine fasse couler des rouges comme Pablo dans des mots en guerre. Le sang au crocher, au couteau n’a pas séché sur la toile. Il faudra des millénaires pour que la peinture aux natures vivantes coagule. D’ici-là exsangues, nous aurons perdus la vue, oublié que Soutine fut le premier Fauve. Beaucoup tentèrent l’aventure, mais dans l’exil de leur terre : Gauguin quitta son frère Vincent sur un éclat de couleur… Des tournesols en flammes brûlaient le récipient, l’insoutenable pointait déjà dans les champs sans corbeaux ; Gauguin prit la mer sur un coup de burin, sa tête ne s’en remit pas quoi qu’en disent ses indolentes aux pagnes fleuris… On ne peut se remettre d’une rupture avec Vincent. C’est un arrachement ! Un autoportrait a tout dit… Toutes ces couleurs sont la mémoire de ces tempêtes amoureuses, si elles pouvaient parler, non, cela hurlerait à vous crever les tympans… Toute lecture comporte un immense danger, mais c’est à prendre ou à laisser… <br /> Amel
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