23 janvier 2006
Emily Dickinson
Il exixte des ferveurs apparement froides, comme certaines colères, des silences qui font un barouf formidable, des « on n’y voit goutte » qui percutent le regard, des danses immobiles et des gelées brûlantes.
Une certaine femme, hautaine, sans doute, solitaire aussi, mais qui écrivait tant, à ses amis et, je suppose, à ses propres poèmes. Je suppose, en effet qu’un jour el poème s’en va. Et qu’on ne peut lui parler que de loin…
Cetle femme, à l’air effacé, bouillonnait. Elle s’appelait Emily Dickinson… Voici un de ses poèmes. Pris au hasard : étrangement, je n’ai pas voulu choisir :
Water is taught by thirst
Land - by the ocean passed
Transport - by throe -
Peace -by it's battle told -
Love, by Memorial Mold
Birds, by the snow
Ma traduction vaut ce quelle vaut. Je le fais, par nécessité, plus souvent qu’à mon tour, mais je n’aime guère traduire :
L’eau nous est enseignée par la soif
La terre par la traversée des mers
La ferveur par l’angoisse,
La Paix par les récits de batailles
L’amour par les images que l’on contemple
Les oiseaux - par la neige
Et voici une opinion qui me semble juste :
On pourrait expliquer beaucoup d'Emily Dickinson par cette idée d'île entourée d'un désert.
Claire Malroux, interview accordée à Stéphane Bouquet, Libération, 14/06/2001.
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