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orlando de rudder
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27 février 2010

Harcèlement: je suis Bertrand Cantat.

Par la méchanceté habile et persistante, par les petites phrases insidieuses et par les persiflages malveillants et saumâtres, j'ai connu l'impression d'être moisi en moi-même. Par les vannes incessantes et les propos de fiel, j'avais le désespoir comme un égoût bouché. Le sourire du facteur et les bons yeux d'un chien me rendaient presque heureux tant j'avais mal en moi.

Par les sarcasmes odieux et les scènes brutales, par les objets qui volent et me ratent de peu, par la haine-minute qui bave et horripile j'ai connu l'amertume du vieux goût de la mort, un alcool de poussière et de boue pourrissante. Et le désir mesquin d'en finir quelquefois. Ou de s'accrocher, soi, au porte-manteau pour que le, manteau vive une vie qu'on n'a pas.

J'ai bien voulu chanter pour briser ma tristesse, mais ce fut trop strident et très faux de sucroît.La hargne au quotidien me vola ma musique je viais comme un sourd au coeur d'enclume fappée avec des os de glace taraudés par la haine instillée savamment par qui aimait ma mort. Je l'appelai "ma veuve", lapsus d'un jour comme ça...

Défigurant ma vie, j'étais pot de yaourt moisissant tout au fond d'un sac-poubelle ventru. Je devins peu à peu  mollaserie dolente, serpillière qui pleure, kleenex hypermorveux sans espoir ni raison. Il n'y a vait rien de moi dans ma pauvre carcasse et je courbais le dos, j'avait peur et très froid. La douleur quotidienne fut routine passable, comme le travail morose d'un salarié moyen. Seul l'esclave est digne, mais une fois qu'il a tué!

Alors ce fut moins une et j'aurais eu raison. Alors il a fallu que je domine la chose, celle qui se tapit au fond de soi, tranquille.et puis qui se réveille en chat ébouriffé. En félin sourd sans griffes mais avec des marteaux pour tout écrabouiller, aplatir et tuer. Ca monte en moutardant, y'en a marre et pont-barre, je suis un peuple en moi, éventron le tyran. Ecoeurons l'oppression que, sanglant, ça palpite à gros bouillons rougeêtres d'un sang déjà caillé à l'aigreur monstrueuse. Violence! Vertu de pauvre! De pauvre en soi, désargenté d'espoir, aveuli comne une bouse qui ne sécherait pas sous une pluie venimeuse.

Oui, ce fut moins même qu'un et je ne l'ai pas tuée. Dire que je le regrette serait exagéré. Peut-être même aurais-je accompli un devoir. Anéantir enfin cette persécution! Je découvris aussi que le couple, ma foi, n'a rien de personnel, n'est pas une famille mais un  agglomérat strictement politique. Celui qui souffre a tort: il suffirait de cogner et de tut foutre en l'air, révolution totale! Je futun saint miteux, un pâme héros manqué d'un peuple imaginaire  acceptant l'opression parce que devenu lâche. Et la révolte vint,peu cordiale, il est vrai. Je suis Bertand Cantat, mais juste avant de tuer.

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