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orlando de rudder
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1 janvier 2010

Le pardon: rebâtir la famille...

Pour bien commencer l'année, après ces propos sur les rancoeurs familiales habituelles, voici un texte tiré de ma Rhétorique de la scène de ménage. Il peut très bien concerner les suites d'un "coming out" familial, quand on a enfin dit ce qu'on a sur le coeur à ses parents qui se croient si "bien" ou à des enfatns irrespectueux qui se croient "normaux"...le tout, les auns et las autres, vous traitant comme un chien et osent, par exemple, vous critiquer sans cesse , désapprouver votre conduite ou n'être pas assez courtois avec votre conjoint. Ce "vidage de sac" doit être féroce et sans concession. S'il provoque la rupture, c'est que la relation ne valait pas le coup. Il fallait s'en défaire. Sinon, il convient de rebâtir sur du solide, avec le respect dû, la distance et le refus de toute familiarité (refuser les surnoms "affectueux" ! Acte de possession intolérable...Et ne plus les employer fera réfléchir les COUPABLES!). Alors, enfin et seulement, il sera temps de pardonner.c'esdt aussi prendre un pouvoir et devenir soi-même en obtenant la considération qui nous est due.tout le reste est nuisance.Sachons devenir adultes:

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Le Pardon.

En allégeant par Espoir ma détresse

Me conviendra le temps ainsi passer…

Charles d’Orléans, Ma Seule amour.

Le pardon est comme une prière adressée à soi-même, au « dieu qu’on porte en soi ». Avec, quand on l’éprouve, une sensation de vertige. Résilier la rancœur trouble le corps et l’esprit pour mieux les renforcer. Don parfait : le pardon peut brutaliser nos idées simples et plan plan, le confort de la détestation, le sentiment du tort subit. Il est énergique. On voit que c’est un acte, puis un état d’esprit graves. Nécessaires autant qu’austères, autant que porteurs d’allégresse.

Le pardon n’est ni l’oubli ni la pitié. Il est le signe de vos retrouvailles avec vous-même, de la restauration de votre amour-propre brisé. Il est puissance et gloire. Il faut savoir se reconnaître au sein même de ses propres affects :


La surnaturalité du pardon consiste en ceci que mon opinion au sujet du fautif n’a précisément pas changé :mais sur ce fond immuable, c’est tout l’éclairage de mes relations avec le coupable qui se trouve modifié, c’est toute l’orientation de nos rapports qui se trouve inversée, renversées, bouleversée.(1)


Surnaturalité… Le pardon nous mène au-delà de l’humain. Pour les croyants, il est un rapport à Dieu. Dans certaines religions, il fait partie des devoirs. Fort surprenant est le cas de Tenzin Tcheudrak, le médecin du Dalaï-Lama. Il passa 21 ans dans les prisons chinoises et y fut torturé. Il pardonna à ses tortionnaires. Pour cela, il « chercha à comprendre leur comportement ». Cet homme hors du commun alla même jusqu’à soigner et guérir un de ses bourreaux malade… Sans aller jusque là, et puisque certains peuvent y aller, nous pouvons, et devons, à notre mesure, pardonner.

Cependant, le pardon n’est pas seulement un rapport à l’autre, coupable ou non, mais aussi un rapport à soi-même. Qui ne sait pardonner, ne peut connaître la paix intérieure. Le bonheur ne lui sera jamais acquis. En ce sens, le pardon, acte « gratuit » peut paradoxalement montrer un aspect égoïste, même si la recherche du bonheur ne l’est pas. Etre heureux, pour soi comme pour les autres, c’est, tout d’abord, vaincre l’écueil du ressentiment, du désir de vengeance…

Ne pas pardonner, c’est reconnaître la victoire absolue de celui qui nous a nui. Comme la vengeance, qui nous ronge avant et après l’acte vengeur, le refus du pardon peut avoir de désastreuses conséquences. Et ceci, quel que soit le degré de gravité du tort subi :


On n’en finirait pas de citer des exemples de maladies psychosomatiques liées à des pardons refusés(…) il demeure (…) impossible que la fermeture de l’âme induite par le refus de pardon n’affecte pas l’organisme.(…) Le non au pardon est source de tristesse.( 2)


Ce refus peut mener au désespoir, à la haine. Il amoindrit les capacités de raisonnement, perturbe l’intelligence, en conduisant à des ressassements haineux. Il peut « pourrir » la vie quotidienne sans que nous nous en apercevions : un état constant de tristesse, de dépression de mélancolie en est l’une des conséquences, avec les effets somatiques que de tels troubles induisent : insomnies, angoisses, sans qu’on ait forcément conscience des raisons de ces malaises, maladies cutanées, troubles digestifs etc. Dans les cas les plus graves, les ratiocinations haineuses peuvent engendrer une confusion mentale, des troubles psychologiques graves.

Bref, ne pas pardonner peut, dans certains cas, produire les mêmes effets que d’être la victime de scènes de ménage réitérées !

Mais attention : le pardon est un exercice. Un effort. Une quête. Il n’est pas facile et requiert parfois une aide. Un psy, un « coach » peut y aider. Mais c’est vous seul qui ferez le travail. Pardonner demande aussi cette solitude intérieure, cet espace en soi qui, seule, permet d’exister réellement. Même chez l’incroyant, c’est un acte mystique pétri de « surnaturalité ».

On voit que, si le pardon est un acte généreux, il procède d’une générosité bien ordonnée. Quel que soit l’offense, la douleur subie, celui qui recherche l’équilibre doit absolument accéder à une disposition affective, philosophique, morale, permettant le pardon. Ce dernier produit aussi une joie intense. Une « illumination ». Une Epiphanie.. Il faut sans doute « y être passé » pour le comprendre…


Le  pardon sera nécessaire pour affronter une nouvelle vie. Pour ne plus attendre de l’autre que ce qu’il vous donnera.. Il ne s’agit pas du rachat de la faute de l’autre : en elle comme en soi. L’amour n’est pas un marchandage, ni un livret de caisse d’épargne. Si vous acceptez l’autre, il ne vous donnera pas ce que vous voulez. Il se donnera lui. C’est le contraire de la conduite scéneuse qui vous demande de donner ce que vous ne pouvez donner, d’être ce que vous ne pouvez pas être.

Le pardon peut être discret. Parfois même, celui qu’on pardonne l’ignorera. C’est encore une partie du mystère de l’acte affectif en question…

Et c’est ça, l’amour : le don de soi. Faites-en autant. Même si le désir est agressif, tâchez d’apprendre à aimer. A vous aimer aussi, ce qui est le seul moyen de pouvoir aimer les autres. C’est une politesse envers soi-même. C’est aussi l’œuvre d’une vie. Voire une œuvre d’art :


L’oeuvre d’art à venir, c’est la construction d’une vie passionnante3.


1 Vladimir Jankélévitch, Le Pardon, 1967.

2 Pascal Ide, Est-il possible de pardonner ?,1994.


3 Raoul Vaneigem, Traité de Savoir-Vivre à l’Usage des Jeunes Générations, 1967.

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Eh oui, c'est dur.Mais si le "coming out n'a pas été fait, si l'on n'a pas su devenir adulte, de quel DROIT se permet-on d'avoir un conjoint?  On est sûr de tout foutre en l'air! Et si, lui aussi, n'a pas eu ce simple courage, bonjour les dégâts! On est presque certain du ratage et de la reproduction névrotique. Et on recommencera, et on recommencera! Et on recommencera, et on recommencera! Et on recommencera, et on recommencera! Et on recommencera, et on recommencera! Et on recommencera, et on recommencera! Et on recommencera, et on recommencera! Et on recommencera, et on recommencera! Et on recommencera, et on recommencera...Parfois ça continuera durant des générations!

Cogner fort, puis comprendre et pardonner. On ne s'excuse pas, cers parents: on s'explique et on paie!

L'amour n'est pas un état, mais une dynamique exigeante!  Il n'est pas donné à n'importe qui...tiens, pour bien commencer l'nnée, lire ou relire le "livre culte": L'Art d'aimer d'Etich Fromm... Béats réveillonneux attendris larmoyants s'abstenir!

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