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orlando de rudder
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21 octobre 2009

Suicides: Et si on arrêtait de croire tout ce qu'on nous raconte?

Véronique Campion-Vincent, qui traque les rumeurs,,les fausses infos me fait parvenir cet article qui vient de La Croix.Une fois qu'on aura bien ri parce que le journaliste de ce journal catholique (mieux fait que tellement d'autres!) se nomme Padieu, on lira et l'on pourra commencer à réfléchir...  Autrement que les moutons!  Eh oui, il y a du réel, et ce n'est pas complaisant! Voici:

La Croix, 20/10/2009 11:19 

Sur une vague de suicides, par René Padieu



"On se suicide plutôt moins à France Télécom qu’ailleurs. Et, semble-il, moins qu’il y a quelques années. Il n’y a pas de 'vague de suicides'", estime René Padieu, inspecteur général honoraire de l’Insee, président de la commission de déontologie de la Société française de statistique 

Depuis quelques semaines, les médias parlent d’une vague de suicides à France Télécom : 24 en dix-neuf mois. Télévision, journaux gratuits ou grands quotidiens nationaux, en passant par d’innombrables forums Internet. On dénombre chaque nouveau cas : le nombre est donc important ! Pourtant, personne ne semble penser à vérifier en quoi il est élevé. Un journaliste consciencieux recoupe son information. Tout citoyen trouve presque tout sur Internet.

En 2007 (cela varie peu d’une année à l’autre), on avait pour la population d’âge actif (20 à 60 ans) un taux de 19,6 suicides pour 100 000 (1). Vingt-quatre suicides en dix-neuf mois, cela fait 15 sur une année. L’entreprise compte à peu près 100 000 employés. Conclusion : on se suicide plutôt moins à France Télécom qu’ailleurs. Et, semble-il, moins qu’il y a quelques années. Il n’y a pas de « vague de suicides »…

Le métier des télécommunications est particulièrement pénible ? La direction de France Télécom est particulièrement inhumaine ? Le stress au travail pousse au suicide ? Possible : mais comme, au final, les gens de France Télécom ne se suicident pas plus que les autres, de ces trois suppositions l’une au moins n’est pas exacte.

"On regrettera que les suicides soient instrumentalisés"

Pareillement, en 1996, les suicides dans la police défrayaient la chronique. On expliquait : les policiers font un métier éprouvant et ils ont leur arme de service sous la main. L’association Pénombre avait révélé qu’ils se suicidaient autant, pas plus, pas moins, que leurs compatriotes (2).

Donc : circulez, il n’y a rien à voir ? Eh bien, si ! Et ceci devient intéressant. Notons d’abord qu’un chiffre, qui n’a rien d’extraordinaire, est brandi pour argumenter un problème : quelle objectivité est-il censé apporter ? Ce qui fait sens ici n’est pas le chiffre lui-même, mais le fait de l’invoquer. Relevons que la révélation des suicides en cause suit la création, par un syndicat, d’un « observatoire du stress » : quand on se met à observer quelque chose, on le voit apparaître. Notons aussi que tous les cas sont imputés à l’entreprise.

Or, le suicide est une rupture (un « passage à l’acte ») dans une tension d’origines multiples. Le stress est un état – pour une cellule, un organisme entier, voire un groupe – où les ressources qui permettent de surmonter un besoin ou une agression séparément viennent à manquer pour en affronter trop à la fois : l’une n’est pas plus la cause qu’une autre. Seule émerge la dernière venue, celle qui, dans la conscience du sujet, a rendu la situation intenable. (Le climat social a même pu contribuer à l’en convaincre : à France Télécom, il est visiblement détestable.)

En fait, lui ont manqué, en lui ou par ailleurs, les soutiens qui ont permis aux autres d’affronter la même situation. On regrettera que les drames humains que sont ces suicides – peu nombreux, certes, mais bien réels – soient instrumentalisés dans l’affrontement entre une direction et ses salariés : c’est indigne.

"C'est le corps social qui délire" 

On s’étonnera enfin de voir les jugements sommaires, les explications péremptoires, les propos haineux qui fleurissent sur les plateaux télé et forums Internet. Les responsables industriels ou politiques n’osent pas, ne peuvent pas dire les choses comme elles sont : car la clameur rend sourd et recouvre ce qu’on ne sait examiner sereinement.

Croire en l’existence de quelque chose qui n’est pas constitue ce qu’en psychiatrie on appelle un délire. Ici, ce n’est personne en particulier, mais le corps social qui délire : salariés, direction, ministre, syndicat, journalistes, commentateurs, vous et moi tous ensemble. Ce qui est dit dans ce délire n’est pas réel : c’est quand même un symptôme. Il signe quelque chose, un mal-être social.

Séparément, ergonomes, sociologues et psychiatres dissertent gravement des trois thèmes cités plus haut : mutation des métiers, management, effets du stress. Mais aucune discipline n’analyse – ni donc n’aide à contrôler – cette dynamique politique folle, ce maniement médiatique d’affirmations controuvées et de jugements abrupts à propos d’un problème réel.

René Padieu

(1) Statistique sur les causes médicales de décès, Inserm, CépiDc.
(2) Nicolas Bourgoin, « Le Suicide dans la police », Pénombre Lettre grise n° 3, printemps 1997. Consultable sur
www.penombre.org 

Vous n'en avez pas marre qu'on vous prenne  pour des niaiseux?  Eh oui, l'indépendance d'"esprit demande une certaine culture, cele qui fait savoir au lieu de croire, celle qui fait qu'on cherche, qu'on vérifie, qu'on refuse less certitudes arrangeantes avec un beau scandale et des gens à mépriser...  Il va falloir se réveiller! Et c'est un journal "bien pensant" qui nous donne une leçon de liberté! Encore bravo les "gens de gauche"! eh oui, être citoyen, ce n'est pas suivre les manipulations écolo! C'est un vrai travail!

C'est peut-être le moment pour lire, ou relire, Durkheim qui, il y a déjà longtemps, a montré que le suicide...Eh bien, ça ne se passe pas comme on le croit... Comme on veut le croire... comme on aime le croire! Comme il est arrangeant de le croire! Et ce fut un grand intellectuel qui infligea une bonne leçon aux croyances merdiques des gogos et des "bien pensants"!

Alors, la presse de gauche? Quand se réveillera t-on? La Croix (!!!!!!) vous donne une leçon de liberté! Honte! Trahison!

Nous avons besoin de vertus plus hautes! Vive la liberté!

Résistance!

Cette idée de "vague de suicides" n'est pas onnocente. En cette pérode de recul de l'individu face aux coommunautés fabriquées, on dilue les responsabilités et l'on veut des coupables bien pratiques. Seulemetn, il serait bon de respecter les morts.car c'est bien ce respect qui fonde la civilisation, laquelle naît aussi avec les rites funéraires. Se servir des morts est dégueulasse, ,particulièrement de ceux qui ont décidé de mourir.. Et cela révuèle la crise des syndicats, coincés dans une metalité stérile dont le résultat est la désyndicalisation massive en Europe, et le rejet de toutes les vielles centrales par la plupart des travaillleurs.;c'et finalement s'offrir pieds et poings liés aux patrons!

Ah! Le Point, un journal pas très à gauche signale aussi ces faits: http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-10-20/controverse-un-statisticien-denonce-l-instrumentalisation-des-cas-de-suicide/920/0/387244

De plus, prétendre que ces suicides seraient uniquementliés aux conditions de travail est absurde. Il y a des situations terribles, pires que celles que vivaient les malheureux défunts dégueulassement exploités par des salauds qui s'en servent au lieu de pleurer! Et de lutter efficacement contre le libéralisme!

On se suicide peu durant les guerres et même dans l'horreur, comme celle qu'on vécu les poilus de 14. On  se suicidait  peu dans les camps nazis, au contraire, on tâchait de survivre. Les conditions de travail? Les mineurs de fond du temps de Germinal, les galériens, les esclaves se suicidaient fort rarement! Il y a donc autre chose et c'est bien ceci qui doit nous interroger, faire naître notre compassion, notre sollicitude, notre tendresse et notre volonté d'aimer... Se tenir droit, quoi, au lieu d'utiliser les morts parce qu'on est impuissant dans une lutte où l'on est partis perdants! De plus, ce genre d'attitudes, d'exploitation des défunts ressemble plus à des pratiues douteuses d'extrême droite qu'à l'idéal "de gauche" prôné par certains syndicats frisant le doriotisme!

Pendant ce temps, il existe des syndicalistes qui bossent, essaient de lutter efficacement... Et c'est encore plus dur à cause de ces conneries qui s'apparentent à une trahison!

Faut-il  encore reprendre ce jeu de mot si vrai: "Etre de gauche exige la droiture"?

Bon, je m'arrête: j'&allais parler d'honneur et de dignité ;il semble que tout le monde s'en fout!

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Commentaires
B
Plusieurs choses m'incommodent ici. Le texte de Monsieur Padé a les apparences de la vérité et vous vous en satisfaisait tout en prétextant, justement, échapper à la pensée unique, à l'écrasante masse, aux indignations de principe, aux moralistes refroqués. C'est intéressant à n'en pas douter, oui, mais voilà vous ne remettez jamais en cause ce qu'écrit ce statisticien, vous jugez ce texte du haut de sa seule vertu : ne pas accepter la vérité gratuite, unique et donc inique tout en ne voyant rien de ses vices. Pire, en fonçant, en l'annonçant, sans aucune ligne critique.<br /> Le texte présenté est digne d'intérêt, parce qu'il permet de ralentir certaines frénésies imbéciles, certaines instrumentalisations du suicide par ces croque-morts déguisés en cgtiste.Cependant, cependant, cette statistique de 25 morts pour 100 000 employés en vingt mois omet de considérer d'où, au sein de l'entreprise, viennent ces suicidés. Et c'est là qu'il faut fouiller aussi, c'est là que vacille cette brillante démonstration. 23 (de mémoire) étaient affiliés au même service (des techniciens-fonctionnaires-corvéables à merci je crois) qui compte bien moins que les 100 000 (nombre canonique ?) employés de France Télecom.Oui le suicide est complexe et vous faites bien de renvoyer à Durkheim qui le classifia (son organisation est un peu désuète aujourd'hui mais ce demeure intéressant) et le théorisa. Oui un suicide ça ne tient pas à un unique facteur, à une simple fragilité, tout le monde pense à se pendre, un jour, certains le font et c'est ce qu'il faut étudier, cette frontière bien moins poreuse qu'on peut croire entre suicidés et suicidaires. Ici, ce renvoie très clairement au suicide anomique de Durkheim, ces individus, 23 d'entre eux donc, étaient des techniciens, de plus de 50 ans, bossant dans un service réputé difficile où des licenciements de "senior" (là on peut très facilement renvoyer au miroir lacanien, on se voit dans l'autre identique, mais aussi au lien social de Durkheim encore ou cherchez des traces chez Webber). Je ne remets pas en cause la finalité de l'analyse parce que je n'en sais rien, moi, de la prévalence ou non d'Orange dans le suicide, s'il s'agit d'un opérateur interchangeable ou de celui qui presse la détente, tout ce que je sais c'est que la démonstration est spécieuse, que les chiffres que l'on aime sortir pour montrer ses raisons, sont encore une fois viciés. On croirait entendre Lagarde nous dire que tout va bien, tout va bien. quand est ce qu'on se pend au ministère de l'économie, d'ailleurs ?
L
Comment ?? mais que tu es encore jeune, not' Ruru et plein d'illusions !! mais les politiques extrêmes, qu'ils soient du nord ou du sud, de l'est ou de l'ouest, sont TOUS falsifiés. Si un journal décidait enfin de jeter le masque et d'informer non plus au nom de la "liberté" - mot redondant qui ne signifie plus rien mais qui fait encore lever les foules comme un seul homme - mais au nom d'une certaine honnêteté intellectuelle, et surtout, en arr♪6tant de prendre ses elcteurs pour des cons, alors, et alors seulement, je recommencerai de les lire .. et peut-être de croire le contenu de leurs articles.<br /> <br /> Que le gauche soit pourrie autant que la droite, hélas, je le sais depuis presque trente ans maintenant. Que les médias nous mentent, ce fût un choc lorsque je l'ai compris, mais ça s'assimile assez bien, et l'indigestion est finie. Et que nous ne devions croire aucune des exagérations, aucun des scoops qui nous sont presentés - ce qui signifie que nous dûssions rester alertes et bien plantés sur nos pieds, sans aucun vertige - c'est appris depuis trois décennies.<br /> <br /> Journal de droite, journal de gauche, journal du centre ? peuhh... c'est comme si nous voulions croire tout ce qui est écrit sur la toile. L'honnêteté des médias, d'où qu'ils viennent, est entâchée de mensonges.<br /> <br /> Comment traduirais-je "accurate", en français ?
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