Regain d’or gras.

(Facétie)

Quelquefois je regarde le regain. L’herbe de beurre vert. C’est gras. Mâche la vache, sache le destin. Oui c’est gras l’herbe. Comme de l’or à bijoux. Il y a eu quelqu’un que j’aime. Que j’aimais. Jamais. Je crois. Le regain, c’est plus tard. Quand elle sera là, la belle. Qu’à jamais j’aime toujours. Mais moi, l’amour, caca-boudin. Ca ne m’arrange pas de souffrir.

Si j’existais vraiment je voudrais posséder la clémence. Elle serait infatigable – De quoi la nourrit-on ? La dit-on gourmande ou bien folle ou fertile? Elle reçoit durant dix jours. Chez elle c’est tralala, cosy. Elle attend de multiples visites. Elle attend, suspendant les jugements. Et les tombeaux attendent aussi. Tout va mieux vu du ciel ! Sauf qu’on n’y voit pas d’œil. Sans œil à voir, l’amour s’en va. Il faudrait boire, je ne veux pas. Non par principe. Mais pour les suites.

La clémence. On ne saurait mieux dire. Il me la faut. Courir après. Lui faire mal en la capturant d’un lasso trop serré. Jouir de sa douleur. Devenir clément juste après. Sans tempérance. Avec des fruits. Mûrs. A cause du regain et des vendanges tardives. Les feuilles sont trop vertes, vivement le roux. Mais je n’existe plus. à cause des amours mortes.

On peut aussi obtenir de l’or couleur d’automne. Rouge comme le vin qui passe de verre en gosier. Il est trop fort, ce vin, c’est de l’amour soûlant. Je n’en veut pas ! Désormais, si j’aime encore un jour, ce sera piquette, jaja et compagnie ! Non mais des fois, merde au grand cru, l’amour se barre et faudrait que… Et quoi encore ? Du roudoudou ? Des fraises des bois ? Du steak à genoux ? De l’amour en cocotte ? Du gratin brûlé ?

La spirale des jeunesses perdue trône comme une reine à poil. Ce qui n’est pas un manque de constance. Mais il fait froid. Lune dure à l ’oeuf. Râle du dimanche. Toi-même. L’œil en quinconce. Le regard jaune celui des puissances le teint à vif. Dépense huit jours. Pas plus. Encore faut-il les avoir. Ce n’est pas si cher. Clémence et regain. Tout ira bien. Alors l’amour, ça fait tintin. C’est mieux comme ça, je n’aime rien ! Sauf le beurre! Vive le gras!