La guerre animale. Virgile, c'est bon! Savoureux.
L'animalité, c'est la guerre. LA guerre est le propre de la nature et ce contre quoi les meilleurs des hommes tentent de lutter, déclarant la "guerre à la guerre"... Cette guerre, dan sle monde animal, est âpre et féroce.Il faut le talent d'un poète sagace pour en parler vrai. Modèle, conscient ou non, de tous les écrivains ou presque, Virgile nous décrit les combats des abeilles. Rappelons qu'on ne comprend bien ni Zola, ni Hugo, ni Rimbaud, ni Proust, ni tant d'autes si l'on, ne connaît pas Virgile, la source, le formateur, l'inspirateur ,le maître, le père... Celui qui est l'ancêtre à la fois de Barrès et de Voltaire, de Cendrars et de Giono, de Céline et d'Alphonse Allais... Voici un extrait des Géorgiques (IV) pour les gourmands sagaces.Lire Virgile est aussi une hygiène de l'esprit et du coeur. Je donne ici la traduction de Rat,mais vous feriez mieux de vous mettre au latin pour devenir enfin des gastronomes de l'idiome et connaître des plaisirs à nuls autres pareils, crédié! C'est beau, ça va tout seul, ça rend heureux et tous les moches d'esprit sont contre:
Mais si elles
sortent pour livrer bataille (car souvent la discorde
s'élève entre deux rois et provoque un grand
trouble) on peut tout de suite prévoir de loin les
sentiments de la foule [4,70] et l'ardeur belliqueuse
qui agite les coeurs : l'éclat martial de l'airain
gourmande les attardées, et une voix se fait entendre,
imitant les accents saccadés des trompettes; puis elles
se rassemblent, tumultueuses, font palpiter leurs ailes,
aiguisent leurs dards avec leurs trompes, assouplissent leurs
membres, et serrées autour de leur roi et juste devant
le prétoire, elles se mêlent et provoquent
l'ennemi à grands cris. Aussitôt donc qu'elles ont
trouvé un beau jour de printemps et les plaisirs de
l'air libre de nuages, elle s'élancent hors des portes,
et c'est le corps à corps; au haut des airs retentit
leur fracas; confondues, elles s'assemblent en un rond immense
[4,80] et tombent précipitées; la
grêle n'est pas plus serrée dans l'air, et les
glands qui pleuvent de l'yeuse qu'on secoue ne sont pas plus
nombreux. Les rois, eux, au milieu des rangs, reconnaissables
à leurs ailes, déploient un grand courage dans
une étroite poitrine, s'acharnant à ne pas
céder jusqu'au moment où le terrible vainqueur a
forcé l'un ou l'autre parti à plier et à
tourner le dos. Mais ces ardents courages, ces terribles
combats, un peu de poussière jetée en l'air les
calme et les apaise.
Choix du roi; les deux espèces d'abeilles [4,88-102]
Quand tu auras fait quitter le champ de bataille aux deux chefs, [4,90] livre à la mort celui qui t'a paru le plus faible, afin qu'il ne soit pas un fardeau inutile : laisse le meilleur régner seul dans sa cour. Celui-ci aura le corps parsemé de mouchetures d'or, car il y a deux espèces : l'un, le meilleur, se distingue par sa figure et par l'éclat de ses écailles rutilantes; l'autre est hideux de lourdeur et traîne sans gloire un large ventre.
Ainsi que les rois, les sujets ont un double aspect : les uns sont laids à faire peur, pareils au voyageur qui, venant de marcher dans une couche de poussière, a le gosier desséché, et qui crache une épaisse salive; les autres luisent et brillent d'un éclat vif, et leurs corps sont couverts de mouchetures régulières, aussi brillantes que l'or.[4,100] Telle est la race qu'il te faut préférer; avec elle tu pourras presser à date fixe un miel doux, et moins doux encore que limpide, et propre à corriger la saveur trop dure de Bacchus.
On peut évidemment penser à la guerre civile, au temps de Virgile, quand on déposséda les paysans pour offrir leurs terres aux soldats victorieux... Le domaine du père de Virgile fut peut-être confisqué. Et sa famille fut menacée, risqua la mort... Au "poète et paysan" s'opposa le "soldat laboureur"... Mais cette référence ne suffit pas à bien montrer la ferveur poétique virgilienne! Youpi! C'est savoureux!
Sacrifice du plus faible? Nous sommes en pleine nature. Celle que ne comprendront jamais les écolos! Si virgile s'inspire d'Hésiode, dans la profonde connaissance de la terrre, il sait s'envoler, comprendre autrement, donner une tout autre saveur au monde rural... Mais Hésiode possède un charme inégalable! On enreparlera! Ce sont là gouleyantes nourritures!
J'aime bien la condamnation du routard! Colette le disait: les vouyages sont nécessaires aux imaginations courtes...Gourmande Colette! Come elle a dû se régaler avec Virgile! Leurs sensualités ont des aspects communs!
Corriger la saveur trop dure du vin?Oui, et j'ai parfois préparé des vins herbés au miel, avec le l'absinthe, de la grande armoise, de l'origan, de l'aneth, de la lavande... ainsi fait-on d'une accorte mais astringente piquette un délice subtil aux saveurs diverses et unies à la fois! virgile, c'est un art de vivre!
D'autre part: Les ceusses qui diront "anthropomorphisme" ont tout compris et n'ont rien compris! Vive la vie!
Quant aux erreurs,on s'en fout! Lisez Virgile et soyez fiers!
Ad usque fidelis. Traduction résolument fausse: "Etre fidèle? Ca secoue!"
Comprenez-vous pourquoi je me suis planté à l'agreg?
Puisque c'est ainsi, je vous conseile aussi de lire Le Troupeau d'Aristée, de mon -peut-être- arrière grand père, Laurent Tailhade! Les vrais anars lisent Virgile, nom de d'là! Et certaines arrières grand-mères ne furent pas toujours toute vertu! Elles eurent bien raison, non mais des fois! Un grand cratère d'hypocras la santé de Lucie-Anne de Rudder, tapissière de son état et de gauche en son coeur, en ses actes, quand ce n'était vraiment pas le moment et fille-mère quand c'était fort mal vu! Caractère impossible énergie d'acier et coquine, toutefois... Les femmes, dans ma famille, c'est pas de la tarte! Belle collection de "radieuses emmerdeuses" , bâtisseuses, créatrices, que j'aime...