Eloge de la partition.
La partition alors ! La feuille chargée de signes ! Feuille qui chansonne, qui musique, la partition ! l'air qui ravit ! – solennel ou banal !- Lancinant comme la pluie. Ils sont taiseux, lamélodie,la mélopée, le mélisme, l’aria, la chansonnette, la rengaine, la chansonnouille, la chantefoutre, la chantefable, la Rosalie, la cantilène, la tagada, la patapon, le tube et puis le saucisson ! ! Sur le papier, la partition ! Contrat d’écoute comme en attente !
Les yeux parcourent, la bouche fredonne, l’oreille la ferme et n’en pense pas moins… Et tralala, et tiens : tsoin-tsoin ! On lit, on pense, on se marre bien. On se désole d’un anatole trop attendu, turlututu !. La partition ouvre le moment interrompu, la pensée d’autre chose s’égare et l’on y est, en plein dedans !
S’agit-il d'une turbulente tarentelle d’araignée à plafond bas ? Ou d’une musette accaparante qui fait marteler le soulier ? Boum ! Quand le coeur tralalate, les musiques écrites tralalalalèrent ! La partition, est une fenêtre autant qu’un manque, quand on la lit sans l’instrument… Elle est fugace, elle affriole, cette allumeuse ! On n’entend pas, on aimerait, on fredonne, mais c’est pas ça !
Passe-moi le biniou, le cervelas, le colachon, l’orgue, la guzla, la mandolette, l’harmonica, le bugle, la harpe, le célesta, la vielle à roue, la trompette à narines, la viole à bras pour que je te joue tout cela, parce qu’en lisant, ça le fait pas, sauf que ça me le fait quand même, on aime ça. On éprouve et puis ça va pas…
La partition ! C’et comme une vitrine de pâtisserie ! Pleine de gâteaux à la crème. On regarde, on ne savoure pas ! On bave ! Mais c’est si bon quand même ce désir sans flonflon, sans arpèges, sans son mais avec tout présent, des promesses, du délice. Du déjà là qui est absent ! La partition !
Ce n’est pas un mode d’emploi, c’est une œuvre de tout déjà ! C’est un miroir en noir et blanc, c’est un soupir sans le tympan ! La partition !
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