Sourate du veau (cri au carvi).
Ce ne fut qu'un seul Cri et les voilà éteints
Coran, Sourate 36, 29, (Ya Sin).
Une jolie serviette, en attendant le veau, décorait mon assiette. Le vin serait léger. Dehors, ça balançait !
Il a fallu entendre ce qui crissait parmi les métaux fâchés ! La peur hurlait de tout son soûl ! Au dessus de mentons gras s’affolaient des jurons ! Encore le Cri ! Et la chamelle aux jarrets tranchés blatérait en pleurant !
Moi ,le veau au carvi, c’est plutôt deux fois qu’une !
Cent doigts légers bercèrent soudain le jour passant ! Voici que tout tangua :Le Cri ! Le Cri ! Des tracteurs aux grands pneus imprimaient des grenades dans la boue visqueuse !
Y a pas, ça clape, ces petits vins soyeux qui viennent du Berry. Avec le veau, ce rouge est attifé sagace.
A la pointe des jambes, les pieds se cambraient ! Crampes et de courbatures. Plantes nues sur gravier ! Qui peut courir malgré le Cri ? Chacun se sentait effondré.
Le veau était exquis. Le vent me dérangea. Ce n’est qu’un vrai blasphème ! On ne lèse pas le veau !
Un grand vent pénétrant, venu de là-bas, vidait le sang du monde par d’effroyables égorgements ! Les arbres saignaient : Voyez les marques rouges !
L’apocalypse continuait ! « Dieu est un saligaud », expliqua ma voisine, une femme qui s’y connaît, puisqu’elle aime le veau.
Le Cri ! Et des ronchons terrifiés priaient en maugréant ! Vivre s’accouplait avec un nouveau poids. On marchait en se frottant aux souffles ! IL y eut des désertions.
Ma voisine, elle aussi, se délecta du veau. J’aime les femmes goulues : on dit que ça promet.
Le travail demeura en béance. On se tourna le dos. Ceux qui pouvaient courir ralentirent. Ils furent soulevés. Planants. Puis s’envolèrent à pas lents. La chamelle aussi.
Mange t-on les chamelles, même au jarret tranchés ? Est-ce que ça vaut le veau ou est-ce moins miameux ?
Et, doucement, l’ esprit fut écrasé par l’ excès de croyance. Effroyable douleur !D ‘abord furtive. Enivrante. Ensuite,productrice de fatigue crasseuse. Stridulente puis, zinzinulante, après ! Atroce !
Du veau dans mon assiette. Ensuite ? Un café noir !