Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
2 mars 2007

Très haut amour...

Si chère à mon coeur, Catherine Pozzi, mère de Claude Bourdet (voir ma catégorie "gens d'amour et d'offrande"), Juste parmi les Nations, et homme de grandeur absolue, fut une poétesse merveilleuse avec une inspiration d'une rare élévation. Florence Trocmé, sur poezibao, offre le poème qui suit, que je ne puis m'empêcher de vous montrer.C'est l'un des plus connus de Catherine Pozzi. MAis je crois bien que c'est l'un des plus grands de la langue française. Florence Trocmé poursuit ses offrandes et c'est une chose bien douce et bien délectable.Voici ce poème. Prenez la peine de vous le dire à vous même, de le dire à d'autres: il se passe alors "quelque chose":

-------------------------------------------------------------------------------------------------

Ave

Très haut amour, s’il se peut que je meure
Sans avoir su d’où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais,

Très haut amour qui passez la mémoire,
Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour,
En quel destin vous traciez mon histoire,
En quel sommeil se voyait votre gloire,
Ô mon séjour…

Quand je serai pour moi-même perdue
Et divisée à l’abîme infini,
Infiniment, quand je serai rompue,
Quand le présent dont je suis revêtue
Aura trahi,

Par l’univers en mille corps brisée,
De mille instants non rassemblés encore,
De cendre aux cieux jusqu’au néant vannée,
Vous referez pour une étrange année
Un seul trésor

Vous referez mon nom et mon image
De mille corps emportés par le jour,
Vive unité sans nom et sans visage,
Cœur de l’esprit, ô centre du mirage,
Très haut amour.

Catherine Pozzi, Très haut amour, Poèmes et autres textes, édition de Caire Paulhan et Lawrence Joseph, Poésie/Gallimard, 2002, p. 23-24.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Ce texte est dans mon coeur, il est tellement  lié aux gens que j'ai aimés, il est tellement fondateur de ce qu'il y a en moi...ET je le garde, un peu comme un secret... Mais il va falloir que je n'oublie pas de le réciter à mon fils... Transmettre, semer, aimer...

Publicité
Publicité
Commentaires
O
Et pourtant, c'est une prière! Pozzi était proche de Valéry et de toute cette exigence... cette clarté... Je ne sais pas si germaine taillfeerre l'a connue.Probablement...
P
Mais, c'est bien mieux que bien !<br /> <br /> Merci de la découverte de Pozzi
Publicité