Tchouang Tseu: flic et curé!

Les autres sont des dégueulasses. Surtout les intellos ! C’est ce que pensait une sorte d’Hilarion Lefuneste chinois vivant il y a belle lurette  :

En cultivant le calcul comme l'art de tromper, vous jetez la confusion dans ce

qui est juste et vrai.  Et les hommes se perdent dans le discours. 

Chacun s'efforce d'apprendre ce qu'il ne connaît pas, mais ne cherche pas à

approfondir ce qu'il connaît déjà.  Chacun critique chez l'autre ce qui le

dépasse, mais se garde bien de juger ses propres capacités. 

C'est ici la source du grand mal, car quel désordre cela n'apporte-t-il pas ? 

Pour s'être trop instruit, le peuple s'est tourné vers les discoureurs et a

perdu sa simplicité. 

Il a délaissé le non-agir, perdu sa tranquillité.  Les excès de l'intelligence

et de l'action ont déséquilibré le monde. 

Tchouang Tseu. 

Voici exactement l’aspect le plus réactionnaire de la vieille pensée  des oppresseurs du peuple, des écrbouilleurs de pauvres de la tradition chinoise, celle qui a apportéles horreurs que l’on sait, et des massacres dont nous n’avons aucune idée en Occident. Cette pensée a fait naître tus els mouvements de révolte et a fait, tellement elle dégoûtait les humbles, qu’on s’est pendu au cou du marxisme… pour déchanter encore plus !  Quand on voit une dictature, il faut se demander si elle est, ou non pire que celle qu’elle a remplacée. Parfois, on hésite…

Tchouang tseu, maurassien avant la lettre, n’aime pas les intellos ! Rappelons au passage  que ce mot, « intellectuels » fut exhumé par Mauras pour vilipender les savants de son temps, les meilleurs de l’époque, les écrivains, les artistes qui défendaient Dreyfus !  Tchouang ne fait rien d’autre à une époque troublée (quelle époque  de l’histoire de la Chine ne fut-elle pas troublée ? Là, plus qu’ailleurs, l’oppression du peuple et les guerres furent constantes… Et nous ignorons volontairement qu’à côté des « sages » curetons, il a tout un courant de forte pensée, profonde, complète, rigolarde, vivante qui se fout des « Maîtres spirituels » dignes de nos grenouilles de bénitiers et autres corbeaux réacs !)… Car, comme d’ailleurs en parlant de la sagesse grecque ou autre, on évacue facilement les circonstances politiques qui expliquent bien des choses sur la pensée en vigueur à l’époque en question.

Ah ! les salauds ! Ah, quels pourris, les autres, les « intellos » !  Rendez vous compte : ils « cultivent le calcul », les ordures ! Pourquoi ? Pour tromper,, évidemment les sournois ! Et d’ailleurs, ces crétins veulent apprendre ce qu’ils ne connaissent pas ! Alors ça, c’et vraiment dégueulasse ! Il ne faut appendre que ce qu’on connaît ! Cette stupidité, comme elle est tournée en sentence, impressionne les non-pensants ! Franchement, vouloir apprendre ce qu’on ne connaît pas, c’est pas bien ! Il se fout de qui, le Savonarole ?

Bien évidemment, les autres, ces pouacres, n’approfondissent pas ce qu’ils connaissent ! Désolé, mais c’est ça, un intellectuel… Quelqu’un qui approfondit durant toute une vie. Pauvre Tchouang ! N’est pas Bachelard qui veut !

En plus, semble penser ce brave Tchouang,  il faut bien le dire, le peuple est trop con ! Il se tourne vers les discoureurs ! Entre deux coups de fouets octroyé par l’impitoyable oppression des moines bouddhistes pour n’avoir pas payé les fermage, le peuple cherche à échapper à la misère, à la brutalité, à l’horreur… Vraiment, c’est bête, le peuple…Ca veut vivre, le peuple ! Ca en a marre de morfler ! 

Mais Tchouang le méprise. Tout  ça parce qu’il s’est « trop instruit » ! Désolé, Tchouang, mais la culture, c’et l’amour ! Ah ! l’ordure ! C’est la volonté de savoir, de connaître d’aller vers l’autre… Aux USA on exécutait ceux qui enseignaient la lecture aux esclaves noirs, car c’était interdit. Les pauvres, les opprimés n’ont pas le droit au savoir !  Et Sarkozy prône l’ignorance ! Ah ! s’il était chinois, ce serait un grand penseur !

L’intelligence e ses excès ! Voilà l’ennemi ! Décidément, vici un « penseur » moderne ! On dirait Millan Astray, le général franquiste devant Miguel de Unamuno, criant « viva la muerte » et « muera los intellectuales » ! Mais, comme c’est chinois, nos mystico-cucul respecteront ! Alors que Le Pen ne dit pas autre chose et qu’ils le vomissent !

On peut lire un peu partout les mièvreries de ce pouacre de Tchouang, aussi nunuche que Diogène, ave une histoire de tortue et un machin sur un papillon, le tout en fabulettes réac… Ni Esope, ni La fontaine !

Refusez le « non-agir », les conneries genre satori, ch’an et autres machins ! Cultivez des egos costauds, juteux, viandeux, charnus épanouis, poilus, fervents, superbes  comme des orchidées : c’est en devenant soi qu’on aime els autres ! Qu’on peut donner en refuser le satori égoïste et, finalement haineux ! La paix intérieure du pervers découpant sa victime… Car les récits des soldats zen par exemple,  en Mandchourie ressemblent à ceux des tueurs en série, des vrais pervers : le meurtre froid, méthodique ! Et justifié par un « bien » une nécessité ou « l’inhumanité » de l’autre…

Laissez ces vraies cause du mal dans le monde et jouissez infiniment du bonheur d’être soi !

Souvenez-vous, SURTOUT qu’il y a autre chose dans les cultures d’Asie, de Chine que ces bondieuseries qui nous sont bassinées, avec une sagesse de sous-préfecture digne des « brèves de comptoir »…  Cette culture de la fausse profondeur trompe notre jugement : c’est comme si on ne connaissait la France que par Saint-Sulpice et Monseigneur Lefèvre ! Bon sang ! Les Chinois ne sont pas tous des abrutis extasiés au sourire pontifiant racontant des machins qui nous feraient rigoler s’ils venaient de n’importe qui de nos régions !  Il y a eu des Molière chinois qui se foutent de la « grande médecine traditionnelle » qu n’a pas été foutue de vaincre la peste : il a fallu Yersin… Il y a eu des pensées autres, ferventes, riches, passionnées !  La Chine n’est pas peuplée que de flics et curés !

Tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas regardé les dessins de Lu Xun… Ni relu les histoires du roi de singes… ah ! La sorcière au squelette, que je lisais à ma fille… ou : il y a autre chose, en Chine !  Mais faut chercher : on nous impose les seuls curés !