Terrils: mystère boréal

Terrils... lieu de rebut que nous aimons. Pourquoi?

Terrils: dedans ça bouge, ça se consume, ça fermente, ça vit... Quelque chose doit y demeurer de la peine des hommes. Je ne sais pas.

Terrils, fécondité: Des fleurs y poussent. Fortes. La vie farouche s'y installe.

Terrils. Charbon. Lourd. Remplir le poêle. Tâche. Poussière. Mais la cuisine est impeccable. Aller checher le 12/22 ou le boulet. Astreinte. constamment. Faut porter le seau à charbon. Bien trop pesant pour les enfants.Ils le soulèvent quand même, et tant pis s'ils sont scran... skettés!

Terrils, charbon: Et la marmite en terre qui glougloute sur les diffuseurs d'argile. ... pas touche! Et les peaux d'oranges, de citron,la branchette de thym, de sauge, de menthe qu'on jette sur la platine pour que ça sente bon. Et le schnick qu'on lampe, ou alors la bistouille.

Terrils: Charbon. La chaleur si particulière, si douce. Cette chaleur à nulle autre pareille. L'oeil hypnotique du poêle flamand, du poêle à pot... Et les cercles de la platine qu'on ôte pour installer le fer à galettes, le gaufrier au damier fin. On le  retourne, on attend. Patience! Encore un peu... Et voici les galettes qu'on mange trop vite, en goulafres impatients, en brûlant s'gamelle.

Terrils: Charbon. Cette chaleur aimante... Cette rondeur, ce rayonnement... et parfois, chaud devant!  Froid dans le dos, ventre brûlant, les joues en feu comme un poète. Et le cul froid comme un rwetant qui regadre et doit se taire...

Terrils:Le feu au ventre. Digestion lente après d'immenses faims.

Terrils: Les hommes aimaient une vie très dure. Et les pigeons essorant, vers le ciel, vers le ciel. Le ciel trop vif, aveuglant, lumière blanche du Nord que les peintres aiment tant tout en s'en effrayant... Une lumière qui fait mal. Mais tant pis, on l'aime aussi. Le coulonneux n'a jamais froid aux yeux!

Terrils, toute cette chaleur à l'intérieur... Nord.

Terrils. Iles de terre. Terre noire: Mélanchtonie.

C'est sur: http://academie23.blogspot.com/

Comments

[orlando de rudde]

J'ti rconnos, ti, t'es d'min coin, ch'tiot père!

[L. Suel]

Gramin merci, chl'homme !