Soupe sirène.
On n’invente plus de soifs inconnues à ce jour. Mais ce qui pourrait étancher celles qui n’existaient pas ! Maintenant, les voilà ! Que faire avec tout ça ?
Dans la cuisine j’entends bouillir la soupe à petit feu. Le temps des choses avance, le mien s’amuse encore d’être là, tous les jours. Le calme du soir ne cache rien de pire : juste ici. Etre ici. On ne sait pas pourquoi. C’est bien.
Les soifs ordinaires ne manquent pas de mérite : Qui n’a pas été pauvre ne connaît rien de soi. Il faudrait redorer le blason des secondes, les étendre comme des peaux, élastiques et sincères. Devenir mégissier des durées héraldiques. Ce serait juste pour voir : Après, on aurait vu.
Aujourd’hui, les soifs inextinguibles m’ont vaguement lassé. Certaines, toutefois m’ont été présentées. Je n’ai rien à en dire : tout ça, c’est du passé. Et cela reviendra assez tôt. Certes, je ne les connais pas toutes !
La soupe chante, avec des poireaux qui demeurent muets. L’eau, elle, devient sirène et glougloute à l’envi. Eh oui, c’est bien le soir. Ici.