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orlando de rudder
orlando de rudder
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6 février 2007

Promenade apéritive de l'esthète arrogant.

Parfois, l'esthète arrogant se balade sur les blogs, nonchalant, dédaigneux revêtant ses pas d'une arrogance copurchic autant que dédaigneuse. Il est urf et tranquille! On croirait qu'il s'en fout.

- De quoi?

- De tout!

Avec dédain il regarde les textes complaisants de ceux qui aiment se plaindre. Jérémiades à gogo, pleurnichouillis galore, et que "moi je m'exprime " en ego défaillant dont l'existence se veut justifier en morflant.

ET quand on lui confie en confiture dense une histoire bien crade d'un veule lamentable qui se plaint de son enfance l'esthète, poliment  écoute avec patience...

Puis il conclut, tranquille, benoît comme Baptiste:

-Je n'ai jamais souffert, ça défrise les rides qui décorent le front quand l'âge nous bonifie...

Ca fait du bisquerage qu’on aimerait le tuer ! Seulement, qui se plaint est déjà mort au monde!

L'esthète arrogant constate: bien obligé. Il trouve cela visqueux bien qu'obscène, toujours. Celui qui souffre a tort puisqu'il le dit aux autres! ET que ça le fait jouir d'ête mochement vécu par lui-même...

L'esthète arrogant, lui, ne parle que de ce qui est fin, drôle, gouleyant. De ce qui fait rire ou de ce qui est beau. Il n'ignore pas le reste, mais comme il est poli, il le garde pour lui! Plutôt mourir tout cru que de se plaindre un jour!

Il a certes appris à serrer les dents, mais il ne tolère même pas qu'on puisse simplement supposer qu'il lui arrive de souffrir, de morfler.

Il peut crever debout, impavide, féroce et résolument digne. Ce qui déplaît aux gens.

Et, de très haut, il accorde son fin sourire d'esthète à la mollesse glauque de qui chiale en public pour cause de morflaison.

Il ajoute au sourire cet exquis frémissement palpébral dédaigneux qui énerve les moindres! Surtout les peu sincères plein de sollicitude pratique et qui fait ronronner en-dedans, plein le ventre, et que ça sort soudain en mots-clichés puants...

L'esthète arrogant n'a que faire des pitiés de pétomanes jouisseurs de la bonté qu'ils infligent en passant, vu que ça coûte peu cher et qu'on se sent si bon qu'on dirait du parfum de prisu plein l'aisselle.

L'esthète, quand à lui, préfère qu'on le croie froid, sans-cœur ,indifférent... Et s'il compatit, ce sera sans le dire, ou alors à un seul, celui qui souffre vrai sans le faire savoir parce qu’il aime trop les gens pour les bassiner avec ses peines intenses... et si l'esthète lui vient en aide, ce sera en secret.

Celui qui souffre a tort, encore plus s'il se plaint! Mais hurler en silence est un art difficile...

Et l'esthète arrogant rentre ensuite chez lui. S'il souffre, ce sera seul, sans faire chier tous les autres. Et s’il doit raconter, ce sera en poème ironique ou marrant ! Voire d’un humour sagace, même qu’on comprend pas tout !

L'esthète arrogant peut venir de toutes les classes, castes et milieux. Sa pureté altière le définit bien mieux que toute appartenance. Il n'est pas collabo des mochetés du monde. Il horripile bien sûr et proclame sans le dire:

- je ne mange pas de ce pain-là!

Et c'est ainsi qu'il faut pratiquer à loisir les vertus les plus hautes, celles qui collent à soi-même comme une rage de dents. Qui taraudent et qui tuent, mais on sourit quand même! Le bonheur d'être soi est aussi discipline...

- Et si tu as pitié, je te rentre dedans!

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Commentaires
.
magnifique .<br /> "le bonheur d'etre soi est aussi discipline"<br /> vous etes vraiment surprenant.merci
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