Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
1 février 2007

Le clou ! Le coq ! Les chronomètres ! Et toi…

Le clou ! Le coq ! Les chronomètres ! Et toi

Ma douceur, ce matin s’est éveillé battante.  Ainsi, je pense à toi. Je me demande pourquoi ce jour-là. Précisément. Il y a dans le système des souvenirs de vieux chronomètres édentes.  ils clopent de guingois. D’autres clopinent, comme si cela coûtait moins cher.  U savais dire de vrais gros mots de femme !

Avec l’accent d’ici. Du boréal en vrac. Et  les bouleaux s’agitent sous le vent de midi. Il va encore pleuvoir !

Il y a là de la douleur. Comme une chose cruciale. Ca va du haut du crâne jusqu’à, peut-être, mon cou. Ca me donne un autre axe.

Mais voilà, les mots demandent du temps. Et quand les vieux chronomètres marmottent à cloche-pied, on n’a plus de repère. A quelle heure ce mot-là ? Trop tard ou bien trop tôt. On dira ce qu’on voudra, ça ne va plus, ça ne va pas.

Ce pivot de ma tête m’assure quand je la tourne. Il ne m’empêche pas de me retourner. Il y a belle lurette que ton pas n’est plus moulé dans la terre du sentier de derrière la maison. C’est un clou de  charpente : il me tient comme un toit.

Un clou d’acier ancien. Peut-être un peu rouillé. Ma douceur du matin s’en sert comme d’une boussole qui va du ciel au sol. Qui montre ce dernier. En souvenir de la mort. On s’en souvient avant !  De son existence, je veux dire.. Ton souvenir m’aimante.

Le coq chante trop fort. Les gens les font combattre. Il y a du sang partout. On mise de l’argent. Moi je n’aime pas ça.

Et même les chronomètres n’y peuvent rien qui vaille. Avec leurs ressorts faux ,ils n’ont pas l’air malins. Un cœur, c’est du solide. Sauf quand il est malade.

Dans ma gorge le clou devient luette solide. Ou barreau de prison baigné par la salive. En prison, c’est certains on s’éveille très tôt. Mais quand c’est dans la glotte, je me demande si…

Bien sûr, il y a le coq, l’érailleur de ma tendresse matinale. Ce n’est pas un battant qu’on mène à la bagarre dans les estaminets près de la frontière belge. Là, on y joue gros jeu. Mais clandestinement, car tout est interdit, combat et jeu d’argent. Mais la bière coule à flot. Ca fait passer le sang. Ca fait passer le temps.

Oui, le coq… Il est là. Alors, les chronomètres… Surtout aux dents manquantes, aux chicots métalliques, aux gencives en rondelles… Mais, le coq,  on ne peut pas le mettre dans sa poche. En plus, il a un bec. Et des ergots. D’ailleurs, il aime se battre. A n’importe quelle heure. Peut-être pas la nuit. Il faut que je demande à quelqu’un qui le sait.  Qui le sache. Et je m’en fous, du coq ! De surcroît,  il picore le crâne des poules. Ca doit leur faire mal. Ca les rend calvitieuses.

Un vieux clou dans la tête, l’ombre du souvenir. Ca fixe la cervelle : plus d’envol en perspective. Pas besoin de prison. Mais j’aimais bien jadis : les souvenirs s’envolaient comme des pigeons dressés, puis revenaient un autre jour, fatigués mais heureux. Coulonneux de l’amour, voilà ce que je fus. Un vieux cœur de pigeon, c’est mieux qu’un artichaut, colombophile ou pas. 

Il y a des gens de bien, gentils, pas fiers, aimables qui apprécient pourtant ces sales combats de coq. Ca me fait du mystère tout autour de mon clou. Ils ne sont pas cruels, mais ils aiment ce spectacle. Je n’y comprends que rien. C’est-à-dire une  chose, c’est que tout ne suit pas ce que l’on voudrait voir. Des chronomètres intacts mesurent le temps des combats. Les coqs sont en bouillie. Oui, des gens aiment ça.

Les chronomètres n’ont pas de bec. Ce matin, faudra voir. Le coq n’a pas de clou. Ni même de chronomètre. Et même pas de dents :il n’est pas comme le temps.

Battante, ma douceur, ce matin, comme un cœur : Le clou ! Le coq ! Les chronomètres ! Et toi

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité