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orlando de rudder
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21 décembre 2006

Bambi et l'écologisme: la montée totalitaire!

Une pensée diverse, féconde naquit à Vienne au début du XXe.s. Une pensée sociale et politique. Mêlée d’un sentiment neuf de la nature, divers, lui aussi.  Qui s’articula avec la science de l’époque. C’est-à-dire avec une certitude. Le « prouvé scientifiquement ». Une science brillante, novatrice  d'un côté. Mais poussant unpeu loin le bouchon idéologique et l'interprétation.

C’est là que Max Weber intervint, opposant l’idée de « sciences de la culture » (on dirait « sociales «  aujourd’hui) trouvant extrêmement curieux que le « prouvé scientifiquement » soit toujours en accord avec les idéologies ambiantes : Les théories sur l’infériorité raciale des Africains allaient dans le sens du vent et se mariaient avec l’écologie naissante post-darwinienne, eugéniste et néo-malthusienne.

Cet esprit nouveau apporta son esthétique, particulièrement à Vienne où, en plus de Freud, qui montra que les rationalités affichées en cachent d’aussi rationnelles mais… Et que la nature... enfin, bref!

Ce fut le temps de Schnitzler, de Zweig. D’Alfred Nobel aussi,  obsédé par l’arrivée de l’ "homme nouveau " et écrivant, après Shelley, son idole, un « Prométhée ».

Ce fut aussi le temps de Félix Salten, dont j’ai déjà parlé.

Son livre pornographique, un classique du genre, Joséphine Mutzenbacher est aussi un reportage sur la vie des bas-fonds de Vienne à l’époque. On peut métaphoriser ces joyeux ( !) bas-fonds et les appliquer à certaines profondeurs de l’âme humaine…

Mais Salten alla plus loin. ;Dans une vision de la nature qui peut encore faire très mal, en s’opposant –sans qu’il l’ait voulu au départ- à l’écologisme de l’époque, à celui de maintenant. C’était le climat des « histoires de la forêt viennoise »  à venir et du racisme « naturel ».

Et Salten écrivit Bambi ! Il  y montre la cruauté de la nature sans en exclure l’être humain ! Surtout pas ! Car tout est humain, dans ce roman animalier, sauf les hommes. Et l’on sait que cette histoire représente les persécutions anti-juives : Salten l’a pensé ainsi. Hitler, à qui cela aurait pu plaire, puisque ça paraissait écolo, que ça parlait de nature, fit interdire l’ouvrage, à ce qu’on dit. Bambi est un ouvrage POLITIQUE ! Et anti- écolo ! Ecrit par un homme qui connaissait bien la nature et refusait d’y opposer l’homme ! Bref, un personnage inacceptable qui le serait encore aujourd’hui pour beaucoup de gens ! Un ouvrage humaniste publié au moment où les lois pour la protection des animaux annonçaient leur pendant inévitable: le mépris des hommes, la persécution, le massacre! Car ça va souvent ensemble! Ecoutez dnc!

Il n'y a qu'à voir aujourd'hui tous ceux qui s'admirent et s'autocongratulent, posant en amis des animaux, mais insultant l'humain! !

Disney, qui approuva  Hitler avant de prendre conscience de l’horreur et de le combattre quand l’Amérique, après beaucoup d’hésitations, l’a condamné (le film de Chaplin, Le Dictateur a eu beaucoup de mal à voir le  jour !) a évidemment gommé tout ça.

Bambi? Le film est superbe. Mais il n’est pas aussi poignant que le livre qui va plus loin, même si on ignore le fin fond de l’histoire. Et ce livre ne plairait pas forcément aujourd’hui, au temps  du retour du néo-darwinisme, du catastrophisme et de l’obsession écolo (il va bien falloir que les écologistes se déterminent un jour, au lieu de fuir le poids idéologique qui leur est inhérent. « L’heure de vérité » ou le « festin de pierre » promet d’être poignant, quand ces gens découvriront ce qu’ils sont et ne croient pas être ! Et le refusent ! Ce n’est pas tout de « pactuloter » ! Il va falloir, un jour se justifier, s’il a été trop tard ! Et il sera trop tard! ) qui semble une répétition de l’époque de Salten et semble confirmer certaines idées de Weber.

Evidemment, il y eut des problèmes de droits d’auteur, Disney essayant de ne pas payer à Salten ce qu’il lui devait ! Ben voyons!

Toujours est-il que, si vous le trouvez, lisez Bambi ! Ca fait mal. Et ce n’est pas  pour les enfants ! Et même, on pourrait penser que ça peut les impressionner trop, et les matiser de même ! De plus, il s'ytrouve une pensée de la nature pré-écologiste (c’est-à-dire anti écolo, anti raciste, épistémologiste, rationnelle et plus « scientifique » que le « prouvé scientifiquement » habituel etc.) qui est l’opposé de la pensée de la nature actuelle : tout serait fait pour étouffer cet ouvrage capital s’il paraissait de nos jours ! Bambi est un grand livre. A lire absolument ! Même si certains en seront ivres de rage !

La bonne question serait de savoir pourquoi Disney édulcorait (pourquoi il le DEVAIT !) tout ce qui relevait d’une pensée profonde de la nature ! Ca c’est partout ! Y compris dans sa « manipulation » des contes de fée et, bien sûr, du chef d’œuvre absolu : Pinocchio ! Histoire insupportable et montrant une idée de la nature venant du fonds des âges : terrible ! Mais vraie ! L’histoire de la littérature de jeunesse (voir sur le blog in girum) et aussi celle de la prise de pouvoir  d’une idée de la nature très marquée par l’évolutionnisme racisant sur l’idée de nature profonde et vraie qui a permis la liberté ! L’aspect cruel, mais réellement « éducatif » des contes a été édulcoré pour complaire à une idéologie qui nuit encore dans une littérature de jeunesse aux beaux livres chers, complaisants et stupides ! Et trop directs : admirons le Chaperon rouge qui explique aux gamins, sans les choquer, que des sales types sont dans les bois ! Et Peau d’Ane qui relate l’inceste, mais pas n’importe comment ! Les mises en forme par Perrault, entre autres, correspondirent à l’époque de crimes sexuels que ces auteurs vivaient tandis que Le Petit Poucet est une histoire REALISTE ! Aussi, il y a là des chefs d’œuvres ! Par le génie des successeurs de la tradition… Qui d'un "art populaie" ont fit un art tout court!

Les chefs d’œuvres de Disney le sont aussi  par gommage. Et cela mérite d’être mieux étudié, car cela se joue en parallèle avec la montée des idéologies totalitaires dont l’écologisme actuel est l’héritier… Puis de la folie libérale, qui suit le même chemin. On ne fait pas l'économie de l'histoire!

Et ça peut commencer par Bambi, l’insupportable livre ! Celui qu’il a fallu DENATURER pour le rendre acceptables aux bourgois en esprits que la natur titille à condition qu'elle ressemble à leurs idées reçues!

C’est à lire, à relire, à la lumière de Vienne, de Freud, de Schnitzler, de Zweig, de Salten lui-même et de Max Weber…Des phares ! Mais aujourd’hui, on préfère les écueils : on cingle vers eux !

De fait, deux conceptions de la anture expliquent patiellement notre monde: une ancienne, humaniste, venant de Rabelais, d'Ovide, riche, complète, souvent mystérieuse.Et puis celel que montre Weber: l'idéologie "protestante" de la naissance d'un certain capitaliste, "naturiste", tournée vers les pensées orientales (qu'on pensait d'extrême-droite, et qui le sont, avant le deuxième guerre mondiale, et que la "gauche" a repris dans son extrême fascisant), hygiéniste, scientoïde et flirtant avec l'anthoropologie idéologique, la physiognimonie,e tc, niant tout l'apport de Diderot (contre Thoreau, par exemple) et de l'intelligence des choses puor apporte les bottes militaires d'une écologie primaire, d'un écologisme totlitaire qui a mené aux persécutions, au racisme "scientifique" ("prouvé scientifiquement") et qui y retourne (ah! les débats sur l'eugénisme, l'immigration, la biodiversité, les OGM! )... Cette dernière redresse la tête et devient Le danger par sa capacité d'absorption de toute perversité politique!

Vienne, au début du XXe.s., décidément (comme Odessa !) est une clé du monde contemporain… Et l’on peut suivre avec Odon von Horvath, les Histoires de la forêt Viennoise ! Et aussi ce qui arriva à l’auteur un certain 1er Juin…

Une fable ? Nature contre nature, culture de la nature ! Et nature de la culture, pendant qu’on y est ! Mai qui, parmi les écolo, ira jusque là ? Dire qu’on a déjà pensé cette problématique ! Décidément, on recule !

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Commentaires
P
Tu me donnes une sacrée envie de lire Bambi, dis-donc … Bon, assez récemment, Olivier Dahan a tout de même rendu un peu de sa cruauté initiale au "Petit Poucet", c'est déjà ça … Mais c'est vrai que quand on lit, in extenso, les classiques de la "littérature enfantine", il y a là dedans une ambiguité, une cruauté, une morbidité presque et une profondeur aussi que si les parents savaient … Qu'il s'agisse de Gulliver, d'Alice au Pays des Merveilles, de Don Quichotte, de Perrault, des Frères Grimm. Bon, terminons par un cocorico : Serge Brussolo a su rendre ce type de cruauté-là dans ses "histoires pour enfants" - pas moins sombres ni riches que ses histoires pour adultes- et tu sais quoi ? Les enfants et pré-ados en redemandent !
M
comme au cinéma en 3D, faut fournir les lunettes!
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