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orlando de rudder
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2 juillet 2006

Cette femme...

Cette femme. Au milieu d'une morte saison, il y a du rab de mort maussade, de mort tranquille, pépère, sans bruit… Y a un mort, un voisin, qui vivait seul chez lui. Avec un chien tout drôle. Et le chien, savez vous, lui a croqué le crâne et décoré le ventre. C’était un chien amant : il faisait comme chez lui. C’est là qu’il habitait alors tout est placide ! J’ai connu un homme qui construisait lui-même une belle maison… Ce n’est même pas la délivrance du crime grossier qui estourbit ! C’est du trantran, de l’efficace, qui use et ronge à dents mesquines.. Le sentiment de Liberté ? On s’arrange, n’est-ce pas ? Moi, les mortes saison, je sais qu’il pleut quand même ! Aucun cadavre ne pleure et ce n’est pas très juste ! Au milieu d'une morte saison, Je me sens parfois bien. Mais la mort fait la gueule. Comme si elle en voulait aux gens ? Ils ne lui ont pourtant rien fait… Cette femme ? Oui : jolie robe. Elle a coulé son homme dans la dalle de béton. On l’a cru envolé. Elle n’est pas comme moi, la mort ! Elle ne se perd pas parmi des gens qui la bousculent. Elle sait que je suis foule comme le sont tous les autres. Alors elle me fendra à la façon pratique d’un assassin de rue éventrant sa victime. Non, elle ne me ressemble pas : lle est moins volubile. JE la crois un peu bête ! Bah ! Dans ce métier là, il n’est pas nécessaire de sortir de Saint-Cyr ! Au milieu d'une morte saison, on ne sait pas comment s’habiller : si j’oublie mon imper, c’est sûr qu’il va pleuvoir… Cette femme ? Elle a bouffé le fric et adopté le chien qui mangea le voisin. On les accuse tous deux de pratiques indécentes. N’empêche qu’il sont très riches : Pardi, deux héritages. Moi, je n’ai pas de chien, ça me manque peut-être. Je jette les gros os de la viande que je mange. C’est dommage pour les chiens, mais moi, je n’y peux rien ! Au milieu d'une morte saison, il faut guetter pour voir ? Guetter quoi ? On verra ! Cette femme ? Elle veut revendre sa voiture. Elle dit que ça pue. C’est l’odeur ancienne de son mari défunt. Elle a beau fumer dedans comme un sapeur. Elle a beau y enfermer parfois le chien, cette odeur demeure, imprègne..Dit-elle. Au milieu d'une morte saison, ce qui change n’a pas toujours l’air aussi vrai que le reste. La foule ne se refermera pas. Du sang ? Non ! J’ai dit : Maussade ! Qui a parlé de rouge ? Que sommes-nous d'autre que ce silence ? Cette femme ? Je m’en fous complètement. Elle n’a ni rien ni plus, sinon beaucoup d’argent pour quelqu’un de sa sorte ! Moi, si j’avais un chien, il faudrait une niche : mon lit est bien trop dur. Je suis un homme triste. Si je ris, c’est cruel Alors, ce pauvre chien aurait des idées noires.Au milieu d'une morte saison, faut pas pousser, c’est tout ! Je ne sors pas de là ! Je plairai à la mort, celle qui fendra ma foule. Cette femme : elle rit parfois jaune. Son chien la regarde. Etrangement. S’il lui lèche les pieds, elle : sent qu’il voudrait mordre.. Au milieu d'une morte saison, le temps passe comme un con. C’est pas comme en été, à cause du soleil. Là, c’est beau, tiens ! Sauf quand l’eau stagnante est pleine de rats crevés J’ai, dans ma famille, des morts à peu près bien. De leur vivant ce furent des ombres assurées quelquefois Par une compagnie d’assurance qui fait payer tous les douze mois. On y gagne parfois, si on meurt sans payer. On n’y gagne jamais lorsqu’on ne meurt pas. C’est la vie, c’est comme ça, ric-rac et raplapla ! Il lui faudrait, à la mort qui rôde un peu de rire folâtre, un peu de galéjade à la fois claire et nette !
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