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orlando de rudder
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2 juillet 2006

Ad naturam millaramque

LE matin, je me lève, je vais voir la nature, la puissante beauté de notre Mère Nature! LA grandeur ineffable de notre Mère Nature! L'immensité grandiose de notre Mère Nature LEs grands arbres harmonieux de notre Mère NAture arborent leurs ramées... La plénitude de notre Mère Nature règne, avec un peu de vent Dans notre Mère Nature Le soleil nous abreuve de sa Toute puissance! Tout chante la louange de la vraie Harmonie! de notre Mère Nature On sent la volonté d'un être Créateur, de notre Mère Nature Dans le vent, dans les branches de notre Mère Nature Et son dessein sublime, Se lit dans chaque grain de sable, dans l'azur, les nuages, de notre Mère Nature Dans chaque brin d'herbe, de notre Mère Nature chaque bouse de vache de notre Mère Nature! SA grandeur éternelle remplit l'espace et l'air Certes un être divin accomplit cette tâche, Sinon pourquoi vaiment la nature, sur la terre notre Mère Nature Serait -elle aussi belle que du Gertrude Millaire? Ni dieu ni maître, ni mieux, ni d'être! Ouf! ce n'est pas si facile d'écrire un très mauivais poème! Dire qu'il y en a qui le font spontanément dansl' harmonie de leurs pensées qui se suivent!
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Commentaires
P
Oui, Lubna, on peut également mélanger des spaghettis à la bolognaise avec du homord à l'armoricaine, du camembert et de la moutarde, mais ça ne sera pas nécessairement mangeable. Quand dans un restaurant, on vous sert de mauvais ingrédients mal cuisinés, vous vous sentez le droit de dire "c'est dégueulasse". En poésie, il semble que ce soit un tabou. Et quand je vois un alignement de vers de mirlitons et de clichés, j'estime avoir également le droit de dire "c'est dégueulasse"; Parce qu'un peu de travail et d'exigence n'a jamais fait de mal à personne. Chacun a le droit de faire de la merde, pas celui de la donner à bouffer à ses contemporains. Tu peux faire rimer phonétiquement ( mais en rimes parfois imparfaites) spleen avec débine, has-been, clean, bibine, cabine, sourdine. Ex :<br /> <br /> Car dans la plénitude<br /> De ses dons la Gertrude<br /> Fait des poèmes abscons<br /> Pour tout dire un peu cons<br /> <br /> En professant son spleen<br /> Sa plume délétère<br /> Attire les has-been<br /> Comme les ras le gruyère<br /> <br /> Elle passe ses journées<br /> À s'enrubanner l'âme<br /> Et parfois se la crame<br /> Aux bougies allumées<br /> <br /> Oui, c'est très mauvais, mais là au moins c'est fait exprès.
F
quand les lecteurs commencent a se prendre pour des juges, il faut les fuir.<br /> on n'enfonce pas une porte fermée... ca fait mal et ca sert a rien.<br /> <br /> .....
L
la poésie est liberté Orlando, on peut trés bien faire rimer con avec abscons, plénitude avec Gertrude, spleen avec...euh...attends j'ai un trou là, avec guigne, tiens voilà, pourquoi pas, gruyère avec délétère et non camembert !<br /> bref faire de la poésie comme ça nous chante quitte à ceux que certains déchantent ;o))
Z
"Lyrisme : je suis loin d'en avoir fini avec ce mot...<br /> <br /> <br /> <br /> Il dit le meilleur et le pire, la vigueur du poème aussi bien que sa déroute, l'envol ou la chute, l'enthousiasme ou l'emphase, le souffle ou le pathos.<br /> <br /> <br /> <br /> Il répète que la poésie est affaire de trous d'air. Et qu'il appartient à chacun de trouver une issue pour tout ce qui réclame en lui. Son souffle dans l'irrespirable.<br /> <br /> <br /> <br /> Lyrisme... ligne de fuite, la mer prenant son large, joie de mourir ainsi à soi, de se répandre... Là-bas, les merveilleux nuages emportent une provision de ciels. Nous voudrions mêler nos corps à cet inachevable, nos doigts, nos chevelures, et quantité d'autres fragilités désirables... <br /> <br /> <br /> <br /> « Instinct de ciel » : éperdument, le lyrisme, en nous, s'oriente vers autre chose. Il appelle, il aspire. « Fuir, là-bas fuir », semble-t-il répéter en vain. Mais il ne tourne pas pour autant le dos à ce monde-ci : il rend plus proche et plus sensible ce qui est, en le confrontant à ce qui n'est pas. Tel est le curieux savoir du poème : en y fréquentant l'impossible, on y prend la mesure du possible.<br /> <br /> <br /> <br /> Non l'effusion, mais la tension. Non pas l'expression personnelle, mais l'adresse à autrui. La découverte en soi du commun des mortels. <br /> <br /> <br /> <br /> Le lyrisme est tendu vers l'autre, aussi bien que tendu par l'autre. Que pouvons nous partager de plus intense avec nos semblables que la commune ignorance du pourquoi de notre existence ?<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, c'est marée basse! Ni chants de sirènes, ni tempêtes sublimes : nous ne recueillons sur la plage lessivée que les embruns salés des vagues et ce butin maigre de bois flottés, de coquilles et de morceaux de verre que le profond silence des mers avec parcimonie nous octroie.<br /> <br /> <br /> <br /> Le lyrisme est un terrain vague : espace indéfini, sans borne, où échouent toutes sortes d'objets étranges: écorchures du monde ou du coeur, sans valeur établie ni signification.<br /> <br /> En cet endroit, l'on vaque. Le lyrisme, dans l'homme, est quelque chose comme le principe d'une errance. <br /> <br /> <br /> <br /> Quand elle n'est plus un envol, la poésie reste une en-allée. Le lyrisme la pousse et la tire plus avant. Elle tend vers ses propres confins, elle survit dans ses propres marges.<br /> <br /> <br /> <br /> Le lyrisme d'aujourd'hui est critique. Plus cruciales, plus directes, plus à nu que jamais sont à présent la forme et la question du poème. <br /> <br /> <br /> <br /> Moins célébrante, moins chantante, moins orante, moins crédule, moins harmonieuse, moins consolatrice, moins émerveillante et poétique que jamais, la poésie fait face à son temps. Plus questionneuse, plus décousue, plus rapide, hétérogène et prosaïque, elle a appris à « en rabattre » dans ses prétentions ou ses espérances. Plus ahurie et plus savante à la fois, elle s'est faite critique, et d'abord d'elle-même, et de cette parole que nous sommes. Elle s'en prend aux idées toutes faites et s'efforce de voir la langue afin de la réarticuler.<br /> <br /> <br /> <br /> Lyrisme! Je n'en ai pas fini avec ce mot : comme le coeur, il cogne au-dedans."<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> © Jean-Michel Maulpoix <br /> Droits réservés<br /> <br /> J'aime bien faire connaître meszamisdepensée, faites provisions de réflexions, ça élargit les horizons et rajeunit le ciel de nos têtes...<br /> Mais attention, pensée fragile, s'abstenir... ce n'est pas le BHV... c'est Jean-Michel Maulpoix! et ces mots en ont... <br /> Amel Zmerli
Z
Maulpoix a raison de dire que le lyrisme n'est pas mort, mais il dit aussi tout l'inquiétant de ce néolyrisme qu'il interroge, il faut consulter son site, il est d'une beauté effrayante... par contre il ne parle pas de mère Nature, je vais lui dire qu'il y a des manques dans son anthologie et que la réponse à cette inquiétante étrangeté du retour du lyrisme après Ponge, est peut-être à chercher du côté des baleines Moby Dick tat. <br /> www.maulpoix.net/ c'est bô<br /> Amel Zmerli
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