Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
18 juin 2006

Maison dans la nuit.

Maison dans la nuit, lumière crachée. LA fumée du charbon panache le ciel sombre. Rien d’autre à voir. Six fenêtres regardent. La maison voit. Elle voit le vent. Mais pas la lune : il n’y a pas de vasistas. Ciel de néant. Toiture bouchée. Ce sera l’heure du dîner. Celui qui voit de loin la demeure ne la comprend pas forcément. Quand on rôde, on a peur. Même d’une maison chauffée. Le charbon rougeoie dans le poêle de fonte. Parfois, la fumée touffue laisse apparaître un reflet de métal. Tous ces murs, ces fenêtres, et des portes en dedans ! On dirait une bête. Ca me fiat mal aux dents. Voyez, en pleine comment se multiplie la grande misère d’un homme seul. Il recule. De plus loin, la maison paraît moins agressive. Même, il se dit qu’il pourrait la manger. Avec le feu dedans. Un petit feu de rien : petits câpres rougis. IL a faim… Il ne voit pas le feu. Evidemment ! Prisonnières de la fonte, les flammes lui transpercent tout de même le cœur. Comme des lames d’onyx. Les gens, là-dedans, doivent faire de beaux rêves. Il irait bien leur voler leurs couverts en argent. Ou les jeter dans le poêle brûlant. Il en fondrait des figurines, des lunes tordues, des femmes nocturne. Une Diane au cœur dur. Et lui, peut-être lui-même, en portrait de richesse… Il se croit encore jeune. Comme une statue. Le temps passe quand même. Il faudrait tourner le dos, marcher, partir, s’en aller, s’enfuir. Courir ? Mais la lumière le hante ! Elle demeurera aux yeux même s’il tourne le dos. Il n’y a plus de transparence. Maintenant, il fait froid.
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité