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orlando de rudder
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20 mai 2006

Une belle voiture

Une belle voiture. ( ce qui suit provient du "livre de discorde", travail en cours relatant l'impact d'une famille pied-noir d'extême droiyte, méprisante, raciste, sur un malheureux type bienveillant qui en a épousé la fille et a dû subir le mépris, la haine du beau-père, un être ignoble, sexiste et qui persécutait da femme d'uine façon monstrueuse, et en public encore: il l'a entièrement détruite.) Je décline toute responsabilité dans la scène à laquelle vous assistez. Je n’y suis pour rien. Jack O’Connell, Et le verbe s’est fait chair, 2000. Ton aïeul dissonant conduisait sa voiture. Il circulait, joyeux sur des routes à peine faites aux environs d’Alger, aux temps où, des autos, y’en avait pas des tas. Tu me l’as raconté. T’en souviens-tu, attitudinaire ? Ce grand-père… Un dégueulasse…mais si gentil avec toi durant ton enfance. Serais-tu son tombeau ? psychophore, cénotaphe : la seule fois que j’ai vu ce mochard, il m’ semblé si vide que j’ai cru en tomber. Vertige du néant, des paresses du cœur. Il chauffait une belle voiture avec des freins exacts. Un âne passait-il en traversant la route ? Le voici épargné, malgré la grande vitesse. L’âne quitte pour la peur, et l’ânier rassuré, on continue la route. Mais voici un Bicot ! Un Bougnoule ! Un Raton ! Un Melon. Chouette, il traverse la route ! On va accélérer. Il coupe le chemin ! De quel droit ? Salopard ! Plaisir de diriger une belle voiture aux accélérations fortes. Sus ! On fonce ! Et zut ! on l’a raté ! L’Arabe, quitte pour la peur, a t-il serré les poings ? On verrait ça plus tard. Dans une guerre future, las de ce quotidien, las d’être moins que rien, las d’avoir été torturés déjà en temps de paix, las d’un apartheid qu’on trouvait amusant, et de la loi Crémieux.. L’Arabe n’a rien pu dire. On vivait comme ça. Mais on saurait montrer, non sans l’avoir voulu, une cruauté de chouan, la guerre une fois venue. Donnant-donnant, pas vrai. La dette fut-elle payée ? Le bourreau vieillissant se portait à ravir. Tu m’en as tant parlé ! Et tes parents riaient en évoquant ces faits. C’est-y pas rigolo ? Moi, je ne riais pas. Et c’est cet homme là dont tu me reparlais et reparlais encore parce qu’il racontait de bien belles histoires à la petite fille que tu fus. Doux contes de l’enfance, petits poucets tueurs égrenant sur la route un chapelet d’horreurs… C’était, tu me l’as dit, une belle voiture.
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