Ibsen strikes again!

Loin du foot obligatoire, loin du conformisme, loin des télés qui cachent les vrais événements, la vie continue, la vraie vie et ses combats... Dans un monde où l'on parle plus du dernier match que de danse, de peinture ou de poésie, il arrive encore que des écrivains dérangent. Dans un monde où la culture fondatrice, constructrice est bafoué par el sport et la chansonnette, ln se souvient parfois des vraies personne, des gens d'amour... On est loin des banlieues! (ou du moins, des petits fachos de banlieue: il y a aussi des types et des filles qui lisent, aiment, étudient, écrivent... MAis ils sont persécutés!).Loin aussi de la philogynie et authentiquement féministe, il y a Ibsen... LE grand Ibsen! Et le plus drôle, c'est qu'on en parle! Même dans els machins grand public encourageant en général l'ignorance,DONC la soumission, la frénésie fabriquée du foot et la haine des "intellos"! Voyez plutôt: Cent ans après sa mort, Ibsen dérange encore AFP 19.05.2006 - 7:59 De l'utilité du préservatif contre le sida en Afrique à l'émancipation de la femme dans le monde musulman, l'oeuvre de l'écrivain norvégien Henrik Ibsen, 100 ans après sa mort, trouve encore bien des prolongements dans l'actualité planétaire, quitte à déranger. Dans sa ville natale Skien, au pied des Pyramides d'Egypte, à Central Park ou encore à Nankin en Chine, des centaines de manifestations culturelles ont eu lieu ou sont prévues pour commémorer la mort, le 23 mai 1906 à 78 ans, d'un des dramaturges les plus interprétés et les plus... censurés au monde. "Mon arrière grand-père a abordé des sujets hautement politiques et dangereux comme les droits de l'Homme, la liberté de la presse, l'émancipation des femmes", explique Nora Ibsen, dont le prénom renvoit à l'héroïne de "Maison de Poupée", oeuvre majeure de son célèbre aïeul. "Ces thèmes restent périlleux dans de nombreuses régions", affirme-t-elle. Sorti en 1879, "Maison de Poupée" avait fait froncer des sourcils: il n'était alors pas courant qu'une femme quitte le foyer familial comme le fait le personnage principal Nora, "épouse-modèle" devenue femme libérée. Au point de devenir, dans la vie réelle, une icône du mouvement féministe. Que Nora ait aussi, dans une version moderne, l'outrecuidance d'emmener les enfants avec elle a récemment valu à la pièce d'être interdite à Téhéran, relate la fondation Ibsen 2006. Même sort pour la pièce "Les Revenants", critique des piliers bourgeois que sont le mariage et le christianisme, censurée au Bangladesh parce que le metteur en scène voulait y remplacer un pasteur corrompu par un mollah. "Pour moi, la liberté est la première et la plus haute condition de la vie", affirmait Ibsen. Mais, pour chaque pièce interdite, tant d'autres sont autorisées. Avec environ 130 représentations par semaine, Ibsen serait, avec Shakespeare, l'auteur le plus interprété. "Les dramaturges grecs s'intéressaient aux Dieux et aux héros, Shakespeare aux têtes couronnées et aux riches négociants. Ibsen, lui, écrivait sur les professeurs d'école, les domestiques, les menuisiers, des personnages qui peuplent toujours la société aujourd'hui", analyse le directeur du musée Ibsen, Erik Edvardsen, depuis l'appartement de l'écrivain en pleine réfection. Malgré son côté subversif, l'auteur norvégien à la barbe excentrique s'est exporté sous des latitudes a priori peu propices. La Chine, l'Inde et le Bangladesh comptent parmi les principaux "pays Ibsen", selon Bentein Baardson, directeur d'Ibsen 2006. "Il traitait de thème modernes tels que l'abus de pouvoir, les droits de la femme, la liberté d'expression, l'éthique des affaires, des problèmes internationaux qui ne sont pas liés à des pays particuliers. Et il le faisait sans se poser en idéologue", déclare M. Baardson. "Les autorités savent qu'une représentation peut avoir des effets subversifs mais c'est souvent difficile de l'interdire parce que ce serait faire un +strip tease intellectuel+: interdire +Maison de poupée+ dans un pays reviendrait à reconnaître que les femmes y sont opprimées", dit-il. Ibsen a aussi des vertus pédagogiques. En Afrique, le continent le plus touché par le VIH-sida, "Les Revenants" sert à sensibiliser les populations aux mérites du préservatif. Dans cette pièce de 1881, hautement polémique parce qu'elle lève le voile sur les tabous de l'inceste, des maladies vénériennes et de l'euthanasie, un enfant meurt vraisemblablement à cause de la syphilis contractée par son père lors d'une relation sexuelle non-protégée. "Montrer un être qui souffre des erreurs de son père plutôt qu'une pancarte, c'est souvent plus efficace pour plaider en faveur des préservatifs", souligne M. Baardson. IL ne faut pas oublier le combat des hommes féministes! J'ai dédié ma Rhétorique de la scène de ménage à LéonRicher, l'incontournable... Ces hommes furent efficaces et plus profondément féministes que les néo-amerloques aux canines fascisantes! Tiens, ce serait un livre à écrire! L4histoire du féminisme est volontairement lacunaire: on oublie les féministes atisémites, d'extrême-droite (comme les "études de genre actuelles" et l'héritage des ligues de femmes aux Etats Unis) et celles qui ont soutenu Pétain, adoré des "Femmes Françaises" au point qu'il leur a donné le droit de vote (par un curieux personnage interposé) parce qu'il SAVAIT qu'elles voteraient pour lui! Etonnant, non? Il a fallu que dans la lignée de MAria Deraismes, d'Hubertine Auclert, et j'en passe, un mouvement profond naissent, dès els années 60 pour détacher la "femme" de ce fatras réac! Hélas, on y revient... Oui: il faut lire et relire Ibsen, l'impossible, l'authentique, le merveilleux... ET j'ai tant de tendresse pour Hedda Gabler!!!