18 février 2006
Vacherie subtile
Il y a un siècle, les aristocrates étaient encore poètes. Charles Cantacuzène descendait de ce qu'il y de plus noble en Europe, de l'aristocratie fondatrice et byzantine... Et le voici s'attaquant à Rémy de Gourmont!!! JE vous livre l'envoi et sa réponse, tels que je les ai trouvés sur le site épatant (voir liens) des Amis de Rémy de Gourmont, que je vous conseille!!!!
Les Poètes entre eux. — A ce sonnet que lui avait adressé le poète Charles Cantacuzène :
Fuyant la vieille efflorescence
du péché dont tu fus hanté,
dans tes livres et ta science
ton univers s'est limité.
Moine en la robe sans muance,
bénédictin très enchanté,
tu vois la mondaine nuance
se dégrader dans ta clarté.
Vie en plein Paris monacale,
en plein brouhaha liliale,
entre ton chat et ton esprit !
Avec quelle douce prudence,
avec quel charme de Prudence,
ton rêve, Gourmont, nous survit !
Le poète Remy de Gourmont répondit par le sonnet suivant :
Cantacuzène
Au cœur d'argent,
Au rire amène,
Esprit songeant.
Tu te promènes,
Tout en piaffant,
De l'Hippocrène
Au soir songeant.
Et quand tu cueilles
En souriant
Cœurs, fleurs ou feuilles
Tu les effeuilles
Si gentiment,
Si gentiment !
Assez... féroce, non? Au prix d'une irrégularité lyrique!
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