Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
30 janvier 2006

Froid

A dire au coin du feu par une nuit sans lune quand on a bien bouffé... SDF? Vivre à la belle étoile, c'est connaître le froid, ce froid qui vous fait peur et qui vous vile. Le froid, dés que l’on croit s’y habituer un peu, apprivoise. On tremble, on dégouline du nez, on brûle des oreilles, on a mal sous les ongles et l’on bat la semelle. Et puis, si l’on s’arrête, qu’on se couvre pour dormir, il devient chanson douce, présence inévitable, comme une intelligence qui nous ferait penser, contamment, sans conscience. En absence de soi. Alors on s’engourdit, lanterne qui se givre, avec une mince flamme comme une lame de couteau. Des fois, on se redresse: on a entendu quoi? LEs flics qui pasent ou le samu social! Vite ils faut se planquer! Sinon ils vous embarquent dans un refuge chauffé. Mais ça, on n'en veut pas!!! Il faut parler aux gens, patati, patata... Ouf, ils se tirent, les cons, les bourges, les charitables, les gluants de bonheurs qui aiment tant aider!!! Pour un peu ces salauds voleraient ta misère! Ca, c’est sûr : On se fige.Lentement. Très très seul. Et l’on devient dur, lucide. On ne tremble plus, enfin, c’est ce qu’on croit. De la lenteur s’installe, souveraine, opulente. Et tout devient très doux. On vit d’abord l’horreur. Et, bon an mal an, une étrange douceur envahit les abattis. On ressent une ivresse paresseuse. En douceur capiteuse. Le froid de vient gras, on s’en tapisse et beurre… Et c’est ainsi qu’on meurt. Ou qu'on passe à côté!
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité