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orlando de rudder
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13 janvier 2006

Poupée de Marc Hortemel dernière livraison

* C’est dans un état d’instense fébrilité que Mario entra dans le studio. Il fut très impressionné par toute la machinerie que requiert une émission de télé. Des gens qui grouillent dans tous les coins, stressés mais cool en même temps, c’était dingue. Mario n’aurait jamais pu imaginer un tel bazar, autant de trucs cachés, même sur les côtés des hauts-parleurs de l’écran de télé... Enfin l’émission débuta. Dès que le générique -sobre et presque funèbre- fut achevé, le présentateur, un certain Jacques Praline, prit un ton doucereux et posa ses yeux de chien battu sur Mario Plastoc qui se retrouva illico sous les feux de la rampe. - Bonjour, aujourd’hui est un jour un peu spécial puisque nous diffusons cette émission en direct pour la première fois... Nous espérons ainsi pourvoir aider plus rapidement nos invités... Nous recevons ici Monsieur Mario Plastoc, à la recherche d’un ami d’enfance, un Monsieur Alain Congel, que vous n’avez pas revu depuis 2 ans et que vous aimeriez revoir c’est bien ça Monsieur Plastoc ? - Ben ben ouais... tout ça à cause d’une femme... on s’était comment qu’on dit on s’est fâché... - Oui nous vous comprenons, et depuis votre vie est un cauchemar... - Faut pas exagérer. - Oui je vois, je voulais dire que vous étiez très affecté... A quoi ressemblait-il votre ami ? - Ben, un grand guars à la gueule -euh- la tronche un peu cassée, voyez genre légionnaire, mais avec des cheveux longs. On habitait dans une ferme près de Paris. - Oui... et que portait-il le jour où vous l’avez vu pour la dernière et malheureuse fois ? - Ben ça fait bien, sniff, sniff, un an et demi que j’lai pas r’vu m’souviens plus très bien. J’crois qu’il avait une salopette grise... sniff... - Nous comprenons votre émotion... bien... le standard est ouvert... si télespectateur peut nous aider à retrouver Alain, il sera à jamais remercié... Une vingtaine de minutes plus tard... - Bien, nous revenons à Monsieur Plastoc... vous allez mieux Monsieur Plastoc ? - Euh ouais merci... - Parce que nous avons un appel dans le val de Marne, c’est bien ça nous dit le standard ? Oui... une personne du val de Marne ? oui allô j’écoute, bonsoir c’est Monsieur Praline... - Ouais salut, bon comme j’connaissais bien le coin et k’j’ai habité un moment près de chez M’sieur Plastac euh Plastoc, j’vois bien Msieur Congel, j’lai vu y’a un an à peu près au bar tabac du coin en train d’peloter les nichons de mannie la mouche... AH LA PUTE ! SALOPE ! MARIO T’ES UN BATARD ! ALAIN S’EST TIRÉ AVEC UNE SALOPE ! MÉ CÉ MOI LE PLUS GRAND BAISEUR ! J’SUIS LE MAGICIEN D’OZ ! J’VÉ... EN RAISON D’UN PROBLÈME TECHNIQUE, NOUS SOMMES INCAPABLES DE DIFFUSER CORRECTEMENT CETTE ÉMISSION, VEUILLEZ NOUS EXCUSEZ. Two minutes later3 ... - Bien veuillez encore nous excuser pour cette malencontreuse dispute, mais ce sont les aléas du direct... Monsieur Plastoc il semble que votre ami n’a pas toujours été très estimé dans le quartier... - Mais BORDEL DE MERDE QUI C’EST CE FILS DE PUTE QUI VIENT ME FAIRE CHIER ? - Non, calmez-vous Monsieur Plastoc, c’est un incident de parcours... - Un inci-quoi ? - Nous comprenons votre émotion... - Mais PUTAIN DE MERDE je vous dis que c’est un encu... EN RAISON D’UN GROS PROBLÈME TEKNIC, NOUS SOMMES INCOMPÉTENTS DE DIFFUSER L’ÉMISSION, ON S’EXCUSE. Dix minutes plus tard4 ... - Heum heum, mille excuses pour ce fâcheux contre-temps, mais je crois que nous pouvons reprendre le cours de cette émission... Monsieur Plastoc... Vous sentez vous mieux ? - Ben ouais c’est que... - Bien, nous avons un autre appel, il s’agit du Docteur Klüngst, oui Monsieur nous vous écoutons... - Ya ? - Oui oui vous êtes à l’antenne... - Ach so, donc ich habe selbst diesen man shon gesehen und... - En français s’il vous plaît... - Oui, alors je dizzais que j’avé déjà zu zett homme quelquepart dans la régionne... il pordait une zalopette grise, il est venu me voir il y a quatorze mois pour une bronchite und un problème de syphillis ya... - Oui... Bien nous vous remercions monsieur... eh bien Monsieur Plastoc nous avons là d’autres éléments... ah un autre appel, oui, encore un appel sérieux ? oui très bien le professeur Ding diuan kiaé de l’observatoire de Meudon... oui monsieur... - Oui j’ai aperçu votre ami Alain, c’était DINGUE ! Il avait bien une salopette grise, il était avec une nana bizarre... il traînait près de la place Pigalle, je le sais parce que j’ai pas mal d’amis astronomes qui fréquentent ce quartier, ils m’ont dit qu’il allait souvent aussi dans un rade dans le 10è arrondissement, un minuscule rade si pourri qu’un soir un ami et moi nous y étions allés boire une bière et nous avons eu droit à une scène de ménage entre le patron et sa femme enceinte qui tapinait pour lui, et le lendemain matin nous sommes repassés devant ce rade et nos deux verres étaient encore là sur notre table ! et... SUITE À UN INCIDENT.... - Oui alors, nous sommes tous confus, c’est l’émotion chers télespectateurs, mais n’est-ce pas Monsieur Plastoc il me semble que l’enquête avance et... - Ben jé appris pas mal d’chose... cé vrai... - Oui... Un nouvel appel... Quoi ? L’inspecteur Columbo ? Mais c’est qui ces... Allô oui, un nouvel appel... Oui, un certain Roger ? oui Monsieur... - Oui bonsoir, je suis Roger X, j’ai des nouvelles d’Alain, je suis gérant du SEXODROME... SUITE À UN INCIDENT DIPLOMATIK... NOUS VOUS PROPOSONS D’ÉCOUTER LE CONCERTO POUR FLUTE ET HARPE KV 299 DE W.A. MOZART INTERPRÉTÉ PAR L’ORCHESTRE DE CHAMBRE JEAN-FRANÇOIS PAILLARD. L’émission ne se termina même pas en coulisse, le plateau de télé fut le théâtre d’une bagarre générale... * Le lendemain tous les journaux se firent l’écho de l’incident. Chacun y allait de son commentaire, de son éditorial, de sa morale, de son point de vue, de son expertise... Mario Plastoc, cet homo sapiens à peine terminé, cet imbécile malheureux, ce demi-cervelas que la nature a bien voulu préserver du chagrin de perdre ses neurones se retrouva au milieu d’une tempête médiatique malgré lui, c’était un héros malgré lui. Et un tocard malgré lui. À son corps défendant. Qu’il était long le chemin, pour Mario comme pour les autres sur cette Terre, jusqu’au Paradis des infirmes du coeurs, des castrés de l’âme, des nécessiteux du sexe, des éclopés du bohneur, des va-nu-pieds de la vérité, des fanatiques religieux, des froussards du sentiment, des bonimenteurs patentés... etc. Mais Mario, malgré ses performances intellectuelles peu enviables et son manque de manières, avait toujours eu du BOL. Comme s’il était né sous une bonne étoile. À la sortie du studio, il tituba sans trop savoir où aller. Il était sonné, sa chemisette rose était déchirée. C’était peut-être ça la MAGIE DE LA TÉLÉVISION ! À l’angle d’un bâtiment de la CAF et d’une ancienne caserne de pompiers reconvertie en Centre de remise en forme, un taxi isolé attendait, comme une borne d’appel noire, brillante sous les lampadaires au sodium, froide dans la nuit d’asphalte. Mario se souvint d’un endroit appelé SEXODROME et poussé par on ne sait quelle soudaine ardeur militaire il se traîna jusqu’au taxi et demanda au chauffeur de l’y déposer. Apparemment tout le monde semblait connaître ce genre d’endroit. Le taxi le déposa juste devant l’entrée. L’enseigne au néon rouge, on pouvait la voir à des kilomètres. Mario trifouilla son portefeuille et en tira un billet froissé, c’était le dernier, la monnaie, il n’y en avait pas beaucoup, tout juste de quoi boire un café, acheter un paquet de cigarettes et prendre un sandwich miteux dans un bar miteux. Il entra dans le SEXODROME et d’instinct se dirigea sur le type -c’est-à-dire Roger- assis sur un tabouret au centre console circulaire, sorte de pupitre de commande d’où il dirigerait les opérations et surveillerait les clients. Roger, bien entendu, ne fut pas le moins du monde surpris. Il fit un signe de tête à l’un de ses employés et mit le cap sur Mario, ébloui, ébahi, gêné, par le spectacle de cette grande surface du sexe. - Bonsoir, dit Roger, d’un ton bienveillant, je vous attendais. - Ouais, ben ça tombe bien ! J’suis dans la merde, j’ai plus un radis et j’sais pas où dormir. - Vous avez l’air mal en point, venez avec moi... Ils se retrouvèrent dans l’arrière boutique, celle qu’avait visitée Alain, il y a déjà bien longtemps maintenant. Roger n’avait pas le temps de bavarder, il griffonna l’adresse de son appartement sur la couverture d’un magazine porno et remit un jeu de clés à Mario, en lui conseillant de prendre une douche, de manger un morceau et de dormir. Mario s’en fut, encore ému par tant de gentillesse. L’appart c’était un super appart. Spacieux, avec de beaux meubles et des murs peints couleur abricot, une bibliothèque pleine de livres sans images, une chambre d’ami et un frigo curieusement rempli de bouffe. Mario se versa un grand verre de vodka, se déshabilla, alla se doucher et revint finir son verre avant de se mettre au lit. Il se réveilla très tard, avec l’impression d’avoir fait un cauchemar. Il enfila un tee-shirt et opta pour un petit tour au chiottes. Il déposa une grosse pêche et revint dans le salon où Roger était assis sur le sofa en pleine conversation téléphonique. Il fit un clin d’oeil complice à Mario et raccrocha. - Alors, comment ça va ? - Ben ça va... Z’avez un chouette appartement dites donc... dites... vous avez vraiment des infos sur Mario ? - Alain et vous, ma parole, répondit Roger sur un ton cajoleur, vous êtes comme qui dirait Montaigne et La Boétie ! Heckle et Jeckle ! Richard Burton et Liz Taylor ! - Ben si vous le dites... - Je n’ai plus de ses nouvelles depuis plus d’un an, mais je sais qu’il est parti avec une femme dont il était très amoureux, une certaine Xénia. - Ah ouais ? eh ben il s’est pas fait chier pendant que j’étais pas là ! - Ah oui ? Qu’est-ce que vous voulez dire par-là ? - Mais remarquez, il a eu raison, c’est moi qui m’est barré. Tout ça à cause de Drucilla. Merde ! J’ai oublié ! Faut que j’téléphone à Cat-Drucilla ! BORDEL DE MERDE ! - Ne vous énervez pas ! Vous l’appellerez d’ici quand vous le voudrez, mais avant je dois vous demander une chose : croyez -vous aux extra-terrestres ? - Kess que c’est que ça ? C’est des conneries ? Vous me faites marcher ? - J’ai jamais été aussi sérieux de ma vie ! - J’vous crois pas ! - Vous connaissez Steven Spielberg, celui qui a réalisé le film E.T. ? - Entendu parler... - Eh bien il a rencontré des extra-terrestres, c’est pour ça qu’il a fait le film ! - Conneries ! - Mais non ! Un jour un de ses potes E.T. s’est paumé dans sa vaste propriété, et c’est à cette occasion que Spielberg a eu l’idée de la célèbre réplique E.T. téléphone maison... - Que Conneries ! - Et Jimmy Guieu ? Vous connaissez J. Guieu ? Rien qu’à entendre son nom on voit ses yeux de fouine ! Connaissez pas le spécialiste des petits gris ? - Que merdier ! Mais BORDEL DE MERDE, OUSSKE vous allez chercher tout ça ? - Jimmy a raconté beaucoup de conneries, mais c’était un showman comme on en fait plus ! Était capable de te retourner un plateau de télé en sa faveur en moins d’une demi-heure ! Et ses p’tits gris, y’en des p’tits gris mais y sont jamais venus sur Terre. Jimmy s’est fait enlevé deux fois par les grands blonds, des méchants guars comme les p’tits gris, et jimmy tient l’info des grands blonds, ils font la guerre aux petits gris et quand ils ont ramené Jimmy sur Terre, il a eu un clash, il s’est gouré, il a cru que c’était les p’tits gris qui l’avaient enlevé. D’où la méprise... - Que conneries mais que conneries ! - Faut dire qu’avec ce que lui ont fait subir les grands blonds, y’a de quoi devenir maboule ! Ils l’ont même obligé à jouer la musique des dents de la mer rien qu’en lâchant des pets ! - Qué conneries ! - Et Alain Bombard ! Z’avez entendu parler du grand explorateur Alain Bombard ? Il aurait vu des trucs bizarres dans le pacifique, ça lui a tellement foutu les jetons qu’on n’entend plus parler de lui aujourd’hui... parce que je me souviens qu’à mon époque, on le voyait partout, même dans les tablettes de chocolat, y’avait des images à collectionner de lui sur son radeau, si je me souviens bien... - Méké conn’ries ! - Bah laissez tomber... Vous devriez rentrer chez vous. - Hein ? mais où ? - J’sais pas moi, vous n’avez vraiment personne ? - Ben j’connais Cat-Drucilla... - Appelez-la. Allez-y. Mario s’exécuta sur le champ. Il appela une fois, puis deux, puis une dizaine de fois. À la onzième elle décrocha, elle avait l’air dans le cirage. Mario ne comprit strictement rien à ce qu’elle lui racontait, il se dit qu’elle était peut-être en danger. Affolé, au bord de l’apoplexie, Roger lui donna les soins appropriés : une baffe dans la gueule et un grand verre de whisky irlandais. Méthode un peu raide qui a ses limites, ses afficionados comme ses détracteurs, mais elle est toujours d’actualité. Il se trouvait, par le plus grand des hasards littéraires, que Roger était au bout du rouleau, toute cette vie passée à côtoyer les perversions les plus dingues le rendaient marteau pour de bon et il en avait une foutue trouille. Mario c’était l’occasion de tout laisser tomber et de voir un peu de pays, mais surtout changer d’air et n’avoir pour horizon que le bleu du ciel et peut-être même un refuge en montagne. Il vendit son appartement, vendit son fonds de commerce, et, les paprasseries administratives réglées, il se mit en route avec Mario. * Ils étaient assis sur un banc dans une station-service, ils avaient parcouru 500 bornes d’une seule traite, ils venaient de faire le plein de SP95, ils se reposaient tout en sirotant un café. Mario vit une étoile filante. Il se dit intérieurement qu’il devrait faire un voeu. De longues minutes passèrent. Ce voyage leur semblait emprunt d’une aura particulière, et dans la moiteur de cette nuit saturée d’ozone, de vapeurs d’essence, et d’odeurs que l’on ne rencontre que sur les autoroutes, ils avaient l’impression de flotter dans le temps et dans l’espace, comme... comme... le gros bonhomme Michelin pour Mario, comme... les gigantesques nibards de Lolo Ferrari pour Roger. Ils fumèrent une cigarette et reprirent la route. Il arrivèrent au petit matin, la promenade des Anglais était encore déserte : Roger eut tout le loisir d’admirer le paysage et de vérifier que la lumière du Sud était toujours aussi belle et intense. Il déposa Mario devant l’hôtel de Cat-Drucilla et s’en fut pour sa part au Négresco. Mario fut accueilli à bras ouverts par Cat-Drucilla. Roger, de son côté, allait se mettre en quête d’une maison dans l’arrière-pays niçois, bien décidé à prendre une retraite anticipée, contraitrement à Mario qui avait semble t-il toujours été en retraite alors même qu’il n’était pas supposé l’être, alors même qu’il n’était pas rentier. Il y a retraite et retraite. Retraite choisie pour l’un, retraite forçée pour l’autre. Tout est question de revenus. Les deux jeunes retraités se donnèrent rendez-vous quelques jours plus tard au Négresco pour un grand repas d’adieux. Parce qu’il fallait bien tôt ou tard que cette histoire finisse. Parce que leurs destins s’étaient croisés à un carrefour à deux, trois ou quatre dimensions, peut-être même cinq ou six ou sept, un drôle de carrefour plein de coups bas et d’emmerdes, plein de surprises et de choses impensables mais bien réelles, un carrefour banal mais surprenant. Une heure à peine avant la soirée, d’étranges lueurs vinrent miroiter sous les fenêtres de Roger. Sans doute les phares des bagnoles ou les projecteurs de la promenade des Anglais... Que nenni ! Roger, en approchant des vitres comprit qu’il se passait quelque chose d’anormal... un hologramme apparut derrière lui. Roger se retourna et découvrit un Alain Plastoc transfiguré lui parlant d’une voix calme et monocorde. Il avait l’air aussi sérieux qu’un étudiant en Droit. MERDE ALORS ! Alain disait en gros qu’il remerciait Roger pour son aide jadis et qu’un vaisseau spatial était à sa disposition pour l’emmener sur 51 Peg b. Le jour venu il n’aurait qu’à passer un coup fil à un agent de la confédération intergalactique et donner le mot de passe STAR WARS. Roger en avait pris un coup dans l’aile, il avait les jambes cotonneuses, il se demandait s’il n’avait pas eu des hallucinations. Mais non... Connaissant l’animal, il connaissait la famille... L’heure du déjeuner d’adieu arriva et Roger descendit rejoindre Cat-Drucilla et Mario au resto du Négresco. Roger eut beaucoup de mal à dissimuler ce qui s’était passé dans la chambre. À la fin du repas, alors qu’ils avaient bu six bonnes bouteilles de vin plus trois apéros et deux digestifs, Roger suggéra d’aller faire un tour, histoire de prendre l’air... En arrivant sur la Promenade, Roger s’arrêta à une cabine et pressa Cat-Drucilla et Mario de prendre la voiture et de poursuivre cette sortie dans l’arrière-pays, et de se rendre plus exactement à Saint-Paul de Vence, magnifique village situé à une quarantaine de kilomètres de Nice. Pourquoi pas ? répondirent en coeur les compères. L’air était doux, les odeurs de pins, d’acacia et Dieu seul sait quoi d’autre les ennivraient. Ils roulèrent un peu plus haut que le village, et s’arrêtèrent dans un endroit déserté de toute habitation, à flanc de montagne, c’était une sorte de petit plateau encaissé, pas plus grand qu’un terrain de basket-ball. MAIS KESS QU’ON EST VENU FOUTRE ICI ? gueula Mario à la ronde. ATTENDS UNE MINUTE ! répondit Roger. Et en effet, un OVNI tout orangé, de forme oblongue se ramena en douceur et atterrit tout près d’eux. Cat-Drucilla et Mario étaient à peine surpris, vu le degré de sang qu’ils avaient dans l’alcool... KESS QUE JE TE DISAIS MARIO ! TU ME CROIS MAINTENANT ? HEIN ? YOU BELIEVE ?! exultait Roger. BEN MERDE ALORS ! se récrièrent Cat-Drucilla et Mario. Le vaisseau posé, une porte bizarrement découpée s’ouvrit lentement, comme pour mieux marquer le coup et faire un peu sensation. Alain, dans une tenue bariolée se tenait dans l’embrasure de la porte qui faisait office de marche pied. Il en descendit et salua la compagnie. Aktöbarr itchouôkk Roger aktöbar Mario idjerraktoumblitz Cat-Drucilla ! MÉ KESS KIL LUI ONT FAIT ! s’écria Mario. - Ah, très cher Mario ! dit Alain Plastoc - J’aime mieux ça, répondit Mario en sursautant. Content que t’as pas oublié not’ langue ! - Ah mais il n’y a aucun problème j’ai seulement appris à parler la langue de ma fiançée Xénia, une langue parle parfaitement la langue de Xénspeare. Enfin... Je suis ici pour un tout autre problème... Roger m’a passé un coup de fil, il souhaite quitter cette planète... - Ah ouais ! répondit Mario, j’étais pas au courant... - Dis-moi, Mario, tu n’en n’as pas marre de vivre sur Terre ? Tu trouves que c’est le paradis ici ? Moi je trouve que cette planète pue comme un bordel à marée basse ! Cette planète est condamnée à l’auto-destruction ! C’est une planète pourrie ! Infestée de cons, d’abrutis en tous genres et de d’EMMERDEURS ! - Ben faut dire que je m’suis plus souvent attiré des emmerdes qu’ot’chose... - Dans ce cas, pars avec nous ! - Ben si Cat-Drucilla est d’accord, c’est dacodac ! C’est dac Cat ? - C’est dac ! - Alors mon pote Alain ON Y VA ! - Sage décision ! répondit Alain. - Mais attends, attends Alain, j’veux laisser un dernier souvenir de mon passage sur Terre, se récrimina Mario. Il baissa son froc, s’accroupit et dans un effort surhumain chia un énorme ÉTRON. Copyright Marc Hortemel 2002
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