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orlando de rudder
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4 janvier 2006

Mélancolie pratique 15, nouveaux éléments

Elément de méthode : Le Bon Vouloir Le génie est avant tout une bonne volonté Victor Hugo ,Choses Vues, 27 septembre 1863. De tombeau en divinité, la mélancolie voyage.après la volonté immédiate de Françoise Lefèvre, voici une nouvelle forme de cette attitude. Elle rejoint celle de l’engagement. Cette bonne volonté ne doit pas s’entendre seulement dans l’acception commune.Ah non, non de non ! il ne s’agit pas d’être un brave type ! Nous sommes loin de la bénévolence : Hugo, mélancolique, n’a rien à voir avec le voisin sympa tojours prêt à rendre service. Certes, il pourra prêter sa perceuse électrique. Mais il a bien d’autre façons de se rendre utile ! Ce n’est pas non plus queleque bénévolence, encore moins du bénévolat. Pourtant, il est si doux d’agir sans salaire, honoraires ou émoluements ! Ah ! la vache, on se paye fort bien dans ce genre d’actions. Cette gratuité louche est tout sucre et miel, complaisance et satisfaction narcissique parfois dangereuse pour autrui. Encore plus s’il s’agit de charité : on se dédomage sur la bête.Nous avons besoin de vertus plus hautes. Hugo dépasse la bonne volonté des hommes à paix sur la terre. Il ne laisse pas reposer sa malice et montre, une fois de plus un humour agaçant que peu de gens perçoivent. Car le plus admis de nos grands écrivains est sans doute le plus dérangeant. Hugo a agi avec une générosité farouche. Mais, quand on parle de lui, il est bien rare qu’on mentionne sa bonté. Cette qualité paraît éloignée de l’énergie du Maître. Pourtant, sa volonté est on ne peut plus bonne. Elle dépasse évidemment l’exercice facile de la charité. Elle comprend la sollicitude, mais pas la condescendance. Elle est amour, puisqu’elle n’est pas aveugle : Le Victor est plus roué que cela, il connaît la méchanceté des hommes, il en sait les médiocrités intense et la bassesse omniprésente.Il est bon quand même. Il espère quand même. Avec énergie. Et raison : il agit avec une bonté technicienne autant qu’affamée. Platonicienne aussi : ça a de la gueule. Et l’éthique constitue le parangon de l’esthétique. C’est comme ça qu’on réussit. C’est un homme d’itinéraire. Il a pris conscience. Il n’est pas né avec une bonne conscience, comme tant d’écrivains « engagés ». Il lui a fallu le temps de passer d’un royalisme droitier à… à quoi, au fait ? a l’adéquation d’une morale et d’une politique, à un engagement réel et gourmand.. . La volonté d’Hugo, c’est le grand vrai vouloir. Ca demande une sacrée résistance. La haine a déferlé sur sa grandeur solaire. Il a connu le deuil, la peine, le désespoir. Mais sa bonne volonté lui fit serrer les dents. Une tension de seigneur, Cid Campeador, ou burgrave obstiné. L’exil… L’exil est aussi intérieur chez l’homme de solitude. Hugo, toujours enterré, toujours seul, pratiquait la mélancolie mégalomane. Le monde le lui rendit bien. A l’âge de soixante-neuf ans, le voici à Bruxelles.Une foule assiège son domicile, une populace ignoble, vindicative, bien menée par les éternels réactionnaire. Et que crie cette engeance ignoble ? « Amort Jean Valjean ! » ! ! !. Non pas Victor Hugo, mais Jean Valjean. … Y a plus qu’à bouffer la lune, pâle Hécate, Séléné, flambeau froid éclairant le carrefour panique d’Artémise, la fatale. Ou mieux : Le soir Quel crime commettrais-je Si je violais la lune… Tchicaya U Tam’si, Epitomê, 1970.
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