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orlando de rudder
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5 décembre 2005

J'ai reçu ça

J'ai reçu ça: Le juge et le crucifix ... jeudi 1er décembre 2005. Le juge ne voulait plus de crucifix dans sa salle d’audience... c’est lui qui sera interdit de tribunal pendant un an... et il passera par la case "prison" pendant sept mois... affaire à suivre... 22 Octobre 2003 - La planète laïque découvrait l’existence de la petite ville italienne de L’Aquila, à une centaine de kilomètres de Rome, et de son tribunal régional. Un Italien converti à l’islam était venu demander à la justice de faire retirer des murs de l’école publique d’Ofena l’ensemble des crucifix qui y figuraient. Le juge avait donné un mois au directeur d’école pour faire retirer ces symboles religieux. Un mois après, le président du tribunal de L’Aquila revenait sur cette décision. Le fondement juridique est le concordat signé en 1923 entre l’Église catholique et l’État italien par Benito Mussolini, chef du gouvernement : ainsi des lois, adoptées en 1924 et 1927 sous ce gouvernement fasciste, rendaient obligatoires que les crucifix soient visibles dans les écoles publiques. En 1984, le Président du Conseil, le socialiste Bettino Craxi, renouvelle le concordat avec le Vatican : le culte catholique n’est plus la religion d’État ... mais les lois fascistes ne sont pas abrogées pour autant. C’est ainsi en 2003, alors que l’Italie se passionne pour les crucifix d’Ofena, que des avocats font remarquer à un juge du tribunal de Camerino, Luigi Tosti, qu’il rend justice dans une salle d’audience dominée, elle aussi... par un crucifix. À la demande de ces avocats, le juge Luigi Tosti enlève alors le symbole religieux et reprend le cours du procès. A l’occasion d’une suspension d’audience, le chancelier du Tribunal remet le crucifix en place... « au nom de la loi »... Et c’est ainsi que le tribunal de L’Aquila passait des crucifix des écoles aux crucifix des tribunaux. Là encore, c’est une circulaire du ministre Rocco, datant de 1926 et jamais abrogée, qui établit que des crucifix doivent être visibles dans les tribunaux italiens. Le Juge Tosti a beau plaider que la constitution républicaine de 1947 stipule que les citoyens sont égaux devant la loi sans distinction de sexe, race, langue ou religion... rien n’y fait. Devant l’inertie rencontrée pour faire enlever les symboles religieux de la salle du tribunal, le juge Tosti met alors en œuvre différents moyens de résistance : il appose au mur de la salle d’audience le sigle de l’union des athées, agnostiques et rationalistes d’Italie (UAAR)... Le sigle est immédiatement retiré par les appariteurs ; il siège sous deux chandeliers juifs à sept branches et menace de porter plainte pour discrimination raciale et religieuse si on les lui retir ... Il fait la grève des audiences, tant qu’il sera contraint de siéger sous la croix chrétienne... 18 Novembre 2005 - Le tribunal d’Aquila tranche, comme il avait fini par trancher en 2003 pour les écoles d’Ofena : le crucifix restera sur les murs ! Mieux ... le juge Luigi Tosti est condamné à 7 mois d’emprisonnement et 1 an d’interdiction de fréquentation des salles d’audience, en raison de sa grève des audiences. Un délai de 40 jours est ouvert avant la publication (et l’application) de la sentence ... Le juge a perdu une bataille, mais est bien décidé à faire appel dès que les conclusions du tribunal seront déposées. En attendant, la mobilisation en Italie se développe. Après le leader radical Marco Pannella, qui est, depuis le début de cette affaire, le principal soutien politique du juge Luigi Tosti, c’est au tour de Fausto Bertinotti, secrétaire général du Partito della rifondazione comunista de dénoncer cette condamnation, mais en Italie, tant dans le monde que dans les grands médias, peu sont prêts à heurter de front la hiérarchie catholique. En France, les écoles, mairies, et autres bâtiments publics (en dehors des cimetières) ne peuvent afficher des signes religieux : la loi du 9 décembre 1905 garantit cette égalité des citoyens devant la loi, pour l’instauration de laquelle le juge Luigi Tosti mène son combat, bien trop solitaire. Alors qu’il y a un siècle, la loi de 1905 était adoptée en France, les dérapages répétés de l’église catholique de l’autre côté des massifs alpins ou en Pologne montrent à tout un chacun que si l’église catholique de France se montre modérée, c’est surtout qu’elle n’a guère la force de se montrer beaucoup plus exigeante : elle se montre en effet bien satisfaite d’une loi de 1905, suffisamment détournée en douceur au fil des ans pour lui permettre d’obtenir satisfaction, directement ou indirectement, sur la plupart de ses demandes, et pour être protégée, qui plus est, de la concurrence, ne serait-ce que de la Fédération protestante sous la pression des Églises évangéliques, ou de l’islam sous la pression des branches politiques et radicales qui s’en réclament. Finalement, des crucifix des écoles publiques à ceux des salles d’audience des tribunaux, en passant par les campagnes organisées contre l’avortement ou à la pilule RU 486 dite « du lendemain », l’Église catholique d’Europe montre à visage découvert qu’elle est bien de la même veine que les fondamentalismes protestants qui entourent l’administration républicaine américaine actuelle, ou que les extrémismes juifs ou musulmans. En condamnant à la prison le juge Luigi Tosti, l’État italien, et avec lui l’Église catholique, ne pouvaient pas rendre meilleur service aux partisans de la laïcité institutionnelle et scolaire qui, loin de demander un « toilettage » ou une « révision », mettent en avant la modernité de la séparation instituée par la loi du 9 décembre 1905, et la nécessité non seulement de la défendre, mais aussi de la promouvoir et de la restaurer sur tout le territoire. La solidarité en France avec le juge Luigi Tosti commence à s’organiser. Gageons qu’elle montera progressivement jusqu’à la manifestation nationale du 10 décembre pour la défense et la promotion de la loi de 1905 (15h place de la République à Paris). Cette manifestation, qui doit se rendre jusqu’à l’Assemblée nationale, ne manquera pas de réclamer l’acquittement du juge victime du concordat. Article rédigé par Michel Naud Source : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=4987 LA bête immonde!!!! Toujours les mêmes! L'amour est libre! La haine croit! Hourrah, cornes au cul, Vive le Père Ubu
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