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orlando de rudder
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11 novembre 2005

Ossip Zadkine

Voici un de mes souvenirs encore inédits. JE devais avoir une dizaine d'années. J'écrivais des histoires frénétiques en français de mon âge sur des tas de cahier. Et j'ai rencontré des gens extraordinaires. Ossip Zadkine, par exemple, dont l'oeuvre est toujours surprenante. Et, tranquillement, sans esbroufe, c'était l'un de mes maîtres. Comme quoi, uns culpteur peut former à l'écriture (c'est évident!). Je me revois fort bien, la plume crissante, réfléchissant trop vite pour écrire tout ce que je voyais en moi . Parallèlement, je découvris le plaisir de la marche. J’avais décidé de partir plus tôt, le matin, pour aller à l’école à pied. L’argent des tickets de bus me permettait d’acheter quelques bonbons gluants. Chemin faisant, j’écrivais mentalement des pages. J’inventais mes histoires. Plus tard je les ai nommées Trodden Stories, histoires piétinées. L’écriture ainsi méditée, gambergée, ressassée, c’est-à-dire: tamisée deux fois, naissait toute prête au bout de l’itinéraire. Ensuite, il ne me restait plus qu’à prendre la plume. Ce fut parfois pénible: Ce qui vient d’être pensé semble déjà accompli. Hélas, il faut garder une trace de cette rêverie, au sens propre. Une fastidieuse dictée silencieuse, de l’esprit à la main doit suivre. Cette dictée est souvent parfaite, retraçant exactement la page imaginée. Le réel est une pensée mise d’abord en action. La puissance et l’acte se confondent. S’agit-il d’inspiration? Le mot est devenu tabou. Pourtant, modelé par la parole intérieure, le texte devient oracle qui prédit son propre avenir. Ma déclamation secrète s’arrêtait au feu vert, attendant le prêt-à-passer, l’immobilité puante des voitures cessant de s’automouvoir. C’est aussi en marchant, le pas marquant la mesure que j’ai souvent révisé les leçons de solfège de Germaine sur le chemin de l’école. Et je croisais souvent Ossip Zadkine , lorsqu’il descendait vers la rue de Rennes. Ma grand-mère l'avait connu au début du XXe. s. quand les cubistes commençaient, quand elle fréquentait la Rotonde avec Erik Satie, Picasso, Derain, Poulenc, etc... Je suis allé plusieurs fois dans son atelier de la rue d’Assas. Dans un coin, croquant des biscuits, je regardais. Zadkine travaillait dans le silence et marmonnait parfois, en russe ou en français. J’aimais son allure, ses cheveux blancs, sa concentration. Puis, d’un seul coup, Zadkine me remarquait. - Tiens, tu es là, toi? On m’oubliait facilement . J’aimais me faire tout petit. Je vivais ainsi dans la dentité de la création, dans le ttravail lent, passionné du scultpeur, et vivant au milieu des bruits du maillet et du ciseau. C’était un potin calme, un barouf serein… Je n’avais besoin de rien d’autre : je vivais en voyant la sculture ou le dessin naître. Et, à chaque fois, je naissais avec elle. Un coup d’oeil sur la pendule racontait l’heure de rentrer chez moi… au revoir. J’avais vécu, dans mon silence, mêlé à celui du sculpteur… je ne demandais rien d’autre, sinon encore quelques biscuits. Comment voulez-vous, effectivement, que je puisse respecter un maître mystique? J'ai vu la vraie profondeur, celle de l'artiste... Deshimaru,par exemple, n'est pas tout à fait au niveau de Zadkine, ou de Poulenc, de certines pronnes que j'ai croisée, excusez-moi du peu. Ils sont loin derrière,les gourous!!!! ... Un peu léger, non, leur "paix intérieure"? Si vous êtes à Paris, visitez la maison de Zadkine, devenue un petit musée charmant. C'est là que se pasait ce qui précède. C'est au 100 rue d'Assas... C'est une belle maison, au fond d'une impasse,ave un peu d jardin. On se croirait à la campagne... A l'époque, Paris n'était pas si cher et le quartier de Montparnasse n'était pas encore embourgeoisé... Un artiste pas encore très riche pouvait y habiter. On peut aussi lire le livre de zadkine: Le MAillet et le Ciseau... On y trouve de la te,dresse, de la de,t dure, la passion d'uin artiste, et, bien sûr, une belle évocation de Montparnasse au début du XXe.s., quand ça bouillonnait d'idées, de création, de merveilles, avec DADA, Picasso, et les folies syblimes d'un temps révolu à jamais.Mais qui a laissé des traces! Zadkine venait d'Odessa... Il y a tant à dire sur cette ville qui est à l'origine d'une grande partie de l'art au XXe.s.!
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