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orlando de rudder
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18 octobre 2005

Grammaire à fleur de peau

Grammaire à fleur de peau. Rosa ; faudra t-il que je t’aime ? On a idée de ça. Il me faut t’arpenter, puisque tu te défends, rose au cœur caché, griffe aigüe,n possédée par ton rêve trop sérieux, celui d’oser l’amour, d’adoucir ton maintien, de te ployer, sans doute, comme le seigle gris sous la caresse du vent. Sauf que moi, j’ai des mains, en surcroît de mon souffle. Etre fleur mérire mieux ! Dame, il te faut un destin. Dominus ! Mais non, pas un seigneur, ma chère Madame la Rose, fleur d’espoir, fruit d’amour. Vade retro, dominus sempervirens ! Fuis avec ton esprit de domination rance ! Pas de maître, pour toi, la démesure au cœur enclos, pétales éclos…L’œil qui saura te voir n’admirera pa ta beauté provisoire. La vraie candeur, c’est bien ta vie. Nul maître ne saurait maîtriser ton dédain. Et dans nos plaisirs d’être, il y a mélancolie. Je t’arpenterai, Rose, et mes mains grandes ouvertes, saignantes de tes épines t’aimeront à loisir dans le champ du possible et aussi vers le soir, chien pour louve, rosa, la rose : tout maître l’est du néant. Ager, voici le temps du pas à pas, du pied carré. Arpenter, c’est décrire à grandes enjambées la terre collée au sol, le berceau de la fleur. La terre vole parfois, avant de retomber, plus loin, ailleurs. Champ volant grain à grain, tel jardin reposera autre part. Ici bas, pâture neuve, herbe à mordre. Arpenter, puis brouter, nécessairement. Toi. Je te prendrai à travers champs, non loin des rives battues en brèche, fleur de seigle déployée, éclosion, mon champ volant comme un tapis, et la pâture escargotant, et l’amour qui se boit, et la soif de soif-même et de toi, c’est pareil. Terre à blé, à seigle, à lin : tu n’es pas ma maison : je te veux autrement. Tu n’es pas ma moisson, mais mon désir ardent. Templum : quelque ruine ici-bas, bâtiment ruiné laissé par Roma, la Rome, avec des colonnes, un fronton têtu, une flamme à vestale éteinte comme oubliée… Pas d’épousailles : le temple est sous le ciel. Artémise ou Vénus, ma rose se prète au jeu. Tristesse de la mesure, l’horizon se dédaigne. Ici je te décoiffe, la tendresse s’ébouriffe, les griffures s’entremêlent. arpenter pour bâtir, même un château d’épines pour la rose épanouie. Tout devient frontière. Arpenter c’est décrire. Et du sexe à l’autre se déroule, se répand, toute la grammaire ardente.
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