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orlando de rudder
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4 octobre 2005

Faubourg Antoine

Faubourg Antoine (Paris, Bastille) Mon faubourg eut des dents qu’il ne montre plus guère, des varlopes acérées pour des copeaux de peaux, des sciures de chair vive, du génie sur un pied, un auguste adossé, un sapeur altéré… Mon faubourg posséda des ramponneaux d’acier, marteaux à minces pannes, à têtes magnétiques pour coller les semences, des bandes à anglaiser, des raisons véritables que l’on agglutinait à la colle de poisson. Elephant illusoire faits de plâtre dissout, vieilles barricades qu’on ne reverra plus, vrai sapeur et Santerre brassant en riboulant le roulement amer d’une mort en chamade. On ne goûte plus souvent le reginglard acide de l’ancienne rue de Lappe et le jambon cassant comme du verre à vitres, translucide aussi bien pour voir rouge à travers… On ne l’entonne plus, la bière du brasseur de la rue de Reuilly qui fit tambouriner au moment le plus fort. On ne saura jamais ce qui eût été dit. Poussières de galoches, plus de trôle ni Gavroche. Mon faubourg se souvient. On y défile encore muni de banderoles. On y mourait si bien pour quelques francs par jour. Mon faubourg s’y retrouve, vive Antoine et juillet, et dis-moi, Nicolas, est elle toujours morte la saison sang de bœuf des amours de jadis ? Mon faubourg s’abandonne, acajou, violette, bois de rose marqueté. Le vernis s’en tamponne ; le voici trop popote.
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