Joli froid!

Il fait froid... c'est bon.  C'est démodé: on ne rêve ordinairement que de soleil.Mais marcher, bien couvert, dans la forêt en ce temps de froidure, sous le ciel implacable, cette lumière blanche, presque cruelle, dun Nord, qui fait mal aux yeux, qui inspira des peintres comme Derain est un plaisir profond. Quelque chose de l'esprit de "nature" (je préfèrerais le mot "matière", le totalitarisme ayant onfisqué le terme "nature" comme l'extrême-droite l'a fait pour la "France"": un antionalisme pervers ignorant, colonisé.Et puis "matière", ça les dégoûte, tous ces mystico-spiritualinous) se jour là, dans une sorte de silence, celui de la préparation du renouveau, si l'on veut se le faire cyclique tandis que sous la terre hibernent les hannetons... Il y a des feux de bois: on nettoie...

Onb respire froid.;Goutte au nez... Ca circule, le sang. Sauf au bout des doigts: il faut de bons gants... quand je vais en ville, sur mon vroum-vroum birouté (du latin bis, deux et rota, roue, hi! hi! étymologie traditionnelle que je viens d'inventer, mais que donne Pierre Albert-Birot à propos de son nom...), je porte des gants chauds mais d'une hideur motarde, moches, moches, moches et c'est bon... On s'emmitoufle et bibendumise... C'est délicieux... Les frileux s'éloignent, on a la paix...

Il y a de la présence, dans le froid, une certaine profondeur, comme au désert brûlant, mais d'une autre matière (euh: nature)..être làn être soi et marcher sur la chambre des hannetons, bon sang! La terre froide...la neige qui fige en verglagla...la prudence des autos, que c'est beau!

Après quoi, on rentre,il fait chaud... Mais on garde dans les yeux la lumière implacable, qui rend phosphorescente,,o quelque chose d'ainsi les couleurs et les teintes... Douceur de vivre dans le temps vrai: celui qui passe, celui qu'il fait... La langue française lie les deux, comme elle lie le verbe aimer à l'amour et à la gourmandise... Il y a là quelque chose de grand.. Une profondeur, vous dis-je...

Le froid rend l'amour encore plus brûlant! Il faut savoir aimer ce temps... Il se mérite autant que l'amour vrai, qui résiste à l'hiver comme aux vastes durées... Dans l'épaisseur du temps qu'i va, qu'il fait!

vive la vie!